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Les médecines douces
dans Signes & sens
J’apprends à bien respirer
pour gérer mes émotions
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Dans la préface de l’un de ses nombreux ouvrages, la célèbre psychanalyste Françoise Dolto écrit à propos de la respiration : « On a besoin d’air. À chaque seconde, ce besoin se fait sentir. Si ce besoin est comblé, nous voilà satisfaits. S’il ne peut être contenté, l’angoisse surgit car se profile la mort ». C’est dire l’importance de la fonction respiratoire sur les émotions.
Le lien entre le souffle et le psychisme est connu par l’Homme depuis très longtemps. Ainsi, le yoga millénaire enseigne des exercices visant à maîtriser l’énergie vitale (le prana) véhiculé par l’air. On nomme cette méthode le pranayama ou contrôle du souffle. Quant au Zen, il insiste sur l’attention accordée à l’inspir et à l’expir pour calmer le mental. Plus récemment, la sophrologie a remis au goût du jour l’importance de ne pas négliger notre manière de respirer.
Le souffle, c’est la vie
Si l’on peut rester quelques heures sans boire, impossible de subsister sans air plus de quelques minutes. Cette première prise de conscience devrait suffire à nous faire réaliser que le souffle, c’est la vie. André Van Lisbeth explique dans « J’apprends le yoga », aux Éditions Flammarion, qu’avant toute réforme respiratoire, il faut se souvenir que le souffle est antérieur à nous et que nous ne pouvons rien lui apprendre. Nous devons nous ouvrir à ses pouvoirs vivifiants en écartant tous les obstacles à son action. Pour que la vitalité se manifeste, il s’agit donc de retrouver un souffle naturel. Pour ce faire, André Van Lisbeth précise que la relaxation est la porte d’entrée du yoga.
Primauté à l’expiration
Contrairement à une idée reçue qui fait que l’on a plutôt tendance à inspirer à fond, il est plus facile de relâcher les tensions émotionnelles en s’appliquant, dans un premier temps, à bien expirer. Pour la raison bien simple, explique encore Van Lisbeth, qu’on ne peut remplir un récipient que s’il a été préalablement… vidé ! Il est donc conseillé de commencer par une expiration lente et paisible, ce qui permet de détendre les muscles inspiratoires. Plus l’expiration est profonde, plus ample sera l’inspiration qui suivra naturellement. En chassant doucement et longuement l’air des poumons dans une position de relaxation, les sophrologues demandent à leur patients de se débarrasser mentalement de tous leurs soucis et de se remplir à l’inspiration d’une belle énergie qui envahit tout le corps jusqu’aux pieds, jusqu’aux bout des doigts, jusqu’au sommet de la tête.
La respiration yoguique complète
La respiration yoguique complète est un puissant antistress. Elle englobe les trois modes de respiration (abdominale, costale et claviculaire) qu’elle intègre en un seul mouvement ample et rythmé.
Allongez-vous confortablement sur votre tapis ou sur votre lit, la tête posée sur un coussin :
1) Videz lentement et entièrement vos poumons.
2) Laissez ensuite pénétrer l’air dans votre cage thoracique en gonflant légèrement le ventre. Votre diaphragme s’abaisse laissant entrer l’air dans le bas de la poitrine.
3) Écartez ensuite les côtes sans forcer.
4) Poursuivez l’inspiration en soulevant légèrement les clavicules.
Après une dizaine de minutes, le mental le plus perturbé retrouve son équilibre naturel. A pratiquer le plus souvent possible chaque fois qu’une émotion trop forte vous envahit. À noter qu’avec l’habitude et un peu d’entraînement, la technique peut s’effectuer assis ou même debout.
Norbert Dalmeau
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