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Les spiritualités vivantes n’ont jamais eu autant de succès que depuis ces dernières décennies. Il suffit de consulter les rayons que chaque libraire consacre à ce sujet pour s’en convaincre…
Quelle est donc la motivation qui poussent nos contemporains à découvrir avec ferveur les sagesses amérindiennes, à s’initier aux traditions orientales telle que le Zen, l’hindouisme ou à redécouvrir des mystiques chrétiens comme Maître Eckhart ou encore Thérèse d’Avila ? La réponse est à chercher dans la quête du sens de la vie, de plus en plus vivace dans un monde où tout semble possible mais dans lequel manque peut-être l’essentiel…
L’appel de l’Être
Au détour de ses réflexions intellectuelles et philosophiques, l’Homme a de tout temps eu l’intuition que la vie ne se résumait pas à un simple agencement – aussi ingénieux soit-il – d’éléments matériels. Si les religions apportent des réponses, elles diffèrent selon leur contexte culturel et leurs organisations institutionnelles, donc humaines. Elles ont d’ailleurs souvent pris le pas sur le message originel qui leur a donné naissance. Mais la nature ayant horreur du vide, comme le dit si bien le philosophe Aristote, pendant que les églises semblent désertifiées et même se fermer, les étagères de nos bibliothèques, quant à elles, se remplissent de volumes spirituels ayant trait au Tao, au Bouddhisme, aux aphorismes de Patanjali (enseignement yoguique millénaire), au Soufisme (branche mystique de l’Islam)… C’est comme si l’appel de l’Être prenait une autre forme, beaucoup plus universaliste, sortant des églises constituées pour aller sur les parvis et s’adresser à tout un chacun…
Des livres qui s’adressent à l’âme
Il existe une pratique ésotérique appelée bibliomancie qui consiste à ouvrir un livre spirituel au hasard pour y trouver la réponse à une question préoccupante. Il peut s’agir de la Bible mais aussi du Coran, de la Bhagavad Gita (Bible hindoue signifiant Chant du Bienheureux), des Sutras du Bouddha ou de tout ouvrage à dimension ontologique. La méthode revient à se laisser imprégner par le texte sans a priori ni intellectualisme. Le message s’adressant à l’âme, il se peut que son sens n’apparaisse pas d’emblée mais il fera son chemin et se révèlera dans un effet d’après-coup. Il suffit de faire confiance à la Connaissance qui réside dans les profondeurs de chaque inconscient.
Une spiritualité de la vie quotidienne
Karfried Graf Dürckheim, psychothérapeute spiritualiste allemand surnommé « Le Sage de la Forêt Noire », écrit dans son livre « Le Centre de l’Être » : La différence entre celui qu’on appelle le maître et celui qu’on appelle le disciple ? Il n’y en a pas. Tous deux sont sur le même chemin. À la différence que chez celui qu’on appelle le maître, cela se voit déjà un peu plus… La nouveauté qui fait le succès des publications spirituelles actuelles réside surtout dans le fait qu’elles ne délivrent aucune vérité péremptoire et qu’elles ne supposent aucun rapport dominant/dominé, chaque lecteur restant libre d’expérimenter et de vérifier dans son existence la véracité de ce qui est transmis. L’auteur s’engage en parlant de son expérience. Ces ouvrages sont des poteaux indicateurs qui ne déconnectent pas l’esprit du corps ni de la vie quotidienne. Il n’est pas besoin d’être un érudit pour en comprendre la teneur. Il s’agit d’ailleurs souvent de la retranscription écrite d’une transmission orale s’adressant à un large public. Tels sont les enseignements de Omraam Mikhaël Aivanhov, d’Arnaud Desjardin ou du Dalaï Lama, parmi bien d’autres...
Lucien Martin
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