Le linguiste Ferdinand de Saussure, auteur du « Cours de linguistique générale », publié en 1916, est à l’origine de la sémiologie ou sciences des signes. Charles Baudelaire, quant à lui, affirme avec poésie que nous vivons dans une « forêt de symboles ». Ainsi, que ce soit par le langage ou par les situations rencontrées, l’Homme, être de relation, est en communication permanente. Il organise et adapte ses comportements en fonction des signaux qu’il reçoit et de l’interprétation qu’il en fait. Pourtant, il doit faire preuve d’un certain discernement s’il ne veut pas s’égarer.
Au niveau linguistique, le psychanalyste Jacques Lacan, à la suite de Ferdinand de Saussure, a montré que le signe est composé d’un signifiant, le son, et d’une multitude de signifiés. Le simple phonème « so » peut avoir plusieurs sens différents : il peut signifier « seau », « sot », « saut » ou encore Sceaux (la ville) ». Au niveau des symboles, le chiffre 13 revêt une connotation positive (chance) dans les cultures orientales et négative (13 à table) dans les croyances superstitieuses occidentales. Le chat, divinisé par l’Égypte antique, est devenu créature satanique par la suite, surtout si son poil est noir ! Un signe ne prend donc son véritable sens qu’en fonction d’un contexte plus large, l’erreur consistant à penser qu’il nous est systématiquement adressé.
Optimisme ou pessimisme ?
Une première constatation fait état que, selon notre tournure d’esprit, nous ne sélectionnons pas de la même manière les messages de notre entourage. Frédéric Lenoir, dans « L’âme du monde », explique qu’un homme pessimiste voit partout dans le monde des signes négatifs qui confirment son pessimisme. Un homme optimiste voit partout des signes d’espoir qui confirment son optimisme... Il semblerait que choisir de voir la bouteille à moitié pleine plutôt qu’à moitié vide constitue déjà un réflexe salvateur. Toutefois, être un éternel optimiste ne revient pas pour autant à adopter la politique de l’autruche.
Les signes récurrents
Il s’agit, dans un premier temps, d’éliminer l’idée erronée qui consiste à développer une attitude superstitieuse en prenant à son compte tous les signes, surtout s’ils sont perçus de façon anxiogène et qu’ils n’ont aucun rapport direct avec notre quotidien. Il convient ensuite, et à l’inverse, d’objectiver ce que la psychanalyse nomme des « compulsions de répétition ». Prenons un exemple… Imaginons qu’il soit impossible à un informaticien de trouver un emploi en lien avec sa formation professionnelle initiale : il s’avère indispensable qu’il réfléchisse alors à l’éventualité d’effectuer un changement d’orientation. Au même titre que des inconvénients de type blessures répétitives en séance de gym dans une salle de sport invitent à s’interroger… Quoi qu’il en soit, toute compulsion s’adresse à soi dans la mesure où elle signale, comme un symptôme, qu’un élément grippe. Pour faire des alliées de ces répétitions, il ne faut surtout pas les ignorer ! Par voie de conséquence, il se trouvera toujours un clin d’œil positif qui s’imposera comme une évidence, un signe qui nous est véritablement destiné, toujours évolutif en son principe et systématiquement accompagné d’une opportunité.
Vivian Marquet