Cela ne fait guère plus d’un siècle qu’elles ont commencé à ouvrir la voie dans de multiples domaines, telles Marie Curie, Georges Sand, Coco Chanel, Simone de Beauvoir, Françoise Dolto… et bien d’autres encore. Aujourd’hui, la femme ne se confine plus aux seules tâches ménagères en attendant que Monsieur revienne…
Même si la tendance était déjà en route, mai 68 a fait exploser les derniers bastions d’une certaine passivité féminine. Et si elle garde sa spécificité, la femme peut tout à fait être active au même titre qu’un homme. Elle le prouve de plus en plus…
Le XXème siècle : des dates phares
C’est au cours du siècle dernier que, par la force des choses, la gent féminine fait valoir ses potentialités. Ainsi, lors de la première guerre mondiale, les femmes (autrefois au foyer) sont contraintes de sortir faire le travail de leurs hommes partis au front. Aux États-Unis, l’année 1920 marque une émancipation politique des femmes : elles ont le droit de vote. Il faudra en France attendre 1945. Mais déjà, en 1936, le 2 juin précisément, Louise Weiss et des militantes de « La Femme nouvelle » offrent aux sénateurs des chaussettes portant l’inscription : Même si vous nous donnez le droit de vote, vos chaussettes seront raccommodées… En 1966, Indira Gandhi, fille de Nehru, devient Premier ministre de l’Inde. Les années 60 et 70 accélèrent l’émancipation de la femme grâce notamment à la pilule, opportunité non négligeable de maîtriser sa vie sexuelle. Le XXIème siècle voit donc la parité homme-femme bien engagée…
Des femmes modèles au top !
Selon Marie-Claude Peyrache, Présidente du réseau European PWN-Paris,
de plus en plus d’études démontrent qu’une meilleure parité au sein d’instances dirigeantes augmente les performances de l’entreprise. Preuve que la féminité a quelque chose à voir avec la croissance, grâce certainement à ses qualités intuitives. Par ailleurs,
la patience est une vertu féminine et elle est très utile en matière de gestion, affirme Henry Pruden, professeur à l’Université Golden Gate de San Francisco, spécialiste de la finance comportementale.
Les hommes, surtout quand ils sont jeunes, achètent et vendent trop rapidement, un défaut que n’ont pas les femmes. Il faut dire aussi que dans un monde où les hommes ont toujours majoritairement les commandes, la gent féminine a encore moins droit à l’erreur que son collègue masculin. Elle sera attendue au tournant, ce qui d’ailleurs
booste sa combativité. En 2007, Ségolène Royal a joué dans la
cour des grands, inaugurant l’idée qu’une femme d’aujourd’hui ne se contente plus d’être
la première dame de France mais qu’elle peut elle aussi prétendre à la plus haute charge de l’État. À l’exemple d’Angela Merkel, élue en novembre 2005 chancelière, première femme à accéder à cette fonction dans l’histoire de l’Allemagne ou d’Ellen Johnson Sirleaf, la première femme chef d’État élue en Afrique. Il n’y a plus aujourd’hui seulement les
top models que l’on ne fait que regarder, il y a maintenant des femmes modèles au
top… que l’on écoute !
Des activités et des femmes…
Selon une enquête INSEE publiée en mars 2006, 81 % de femmes de 25 à 49 ans ont une activité professionnelle contre 94,4 % des hommes. Avec plus de 35 % de femmes dans les professions de cadres administratifs et commerciaux des entreprises, nul doute que la progression va s’accentuer dans les années à venir. En effet, le choix du métier n’est plus aussi restreint qu’autrefois même s’il reste des emplois spécifiques, tels les assistantes maternelles (99 % de femmes), les secrétaires (97 %) ou les aides-soignantes (91 %) qui demandent justement des qualités difficilement accessibles aux hommes. De la même manière que sont peu nombreuses celles qui exercent le métier de routier (5 %), ce qui peut aisément se comprendre. Entre ces deux extrêmes, la parité avance. Les métiers ayant trait aux sciences humaines attirent plus particulièrement ces dames ainsi que ceux concernant la relation d’aide. En matière de sport, elles
cartonnent aussi. À l’instar des Laure Manaudou et autres Amélie Mauresmo, les femmes occupent la scène. Il faut dire qu’un grand nombre d’entre elles pratiquent une activité physique régulière (64 % des femmes de 14 à 65 ans). Au-delà de relations dominant/dominé, la femme active prouve qu’une réelle complémentarité est en route et que le monde de demain a tout à y gagner !
Séverine Fabre
Le saviez-vous ?
On connaît l’histoire de Cléopâtre mais moins ce qu’il en était de la place de la femme dans l’Égypte ancienne. En effet, contrairement aux sociétés postérieures grecques et romaines, la femme égyptienne bénéficiait d’un statut pour le moins avant-gardiste. Il semblerait, selon de récentes études, que celle-ci ait été l’égale de l’homme devant la loi. Elle pouvait par exemple avoir la possibilité de gérer son patrimoine ou de se trouver à la tête d’une entreprise. Des papyrus vont dans ce sens faisant état d’une dame Nénofèr au Nouvel Empire. Elle pouvait aussi être médecin comme la dame Pésèshèt dans la IVème dynastie. Non seulement avait-elle la possibilité de divorcer mais elle pouvait intenter un procès et se remarier comme en témoignent des papyrus araméens d’Éléphantine…