|
La psycho
dans Signes & sens
Les intermittents
de la relation amoureuse :
ils s’aiment
mais n’habitent pas ensemble !
|
Le quotidien use. C’est peut-être pour cette
raison que les amants du XXIème siècle choisissent
de plus en plus d’avoir chacun leur
appartement. Ainsi, le besoin d’indépendance
est respecté et les inconvénients de la vie à deux semblent trouver là une solution.
Il s’agit souvent de partenaires ayant déjà essuyé
un échec (séparation, divorce) et qui n’ont plus
envie de prendre le risque d’une nouvelle
déception. On trouve ces profils sur les sites
Internet de rencontres. On veut enfin avoir le bon
côté de la relation amoureuse et en éliminer le mauvais
: l’obligation de subir la présence permanente
de l’autre.
Aimer et être aimé… sans s’attacher
Véronique, 51 ans, divorcée, souffre de solitude.
C’est pour cela qu’elle s’est inscrite sur le web pour
trouver l’oiseau rare. Si elle a besoin de tendresse,
de quelqu’un sur qui compter, elle ne supporterait
pas d’habiter avec lui. Curieux paradoxe. Pourtant,
c’est le lot de beaucoup de personnes de la génération
du divorce. L’expérience de la vie de couple
classique a été faite. On n’en veut plus. Et puis la
situation souhaitée comporte l’avantage de simplifier
les démarches au cas où ça n’irait plus entre les
deux protagonistes. Aimer et être aimé sans s’attacher,
c’est la devise de ces intermittents du couple.
Non pas qu’ils veuillent aller voir ailleurs. Si cela existe dans certains cas, ce n’est pas une généralité.
Jean-Michel et Gisèle ont choisi ce mode de vie
depuis quinze ans et le couple dure : divorcés tous les deux, nous avons chacun des enfants, un travail.
Nous nous voyons lorsque nous en avons envie. Si
une dispute intervient, et il y en a, nous avons chacun
notre espace-temps pour réfléchir et revenir
l’un vers l’autre. Nous avons trouvé un compromis
qui semble durer…
Préserver sa liberté sans faire souffrir
Il est de coutume de dire que le couple affectif a
besoin de préserver une part de mystère. Les intermittents
du couple y parviennent en n’étant pas toujours
disponibles l’un pour l’autre. Les choses étant
posées dès le départ, ni l’un ni l’autre ne s’étant
engagé dans une vie commune, une invitation ne
concernant qu’un membre du couple n’aura pas les
mêmes effets nocifs que s’il s’agissait d’un couple établi. Il va sans dire que pour qu’une telle relation
perdure, il est nécessaire que les deux partenaires
aient acquis une certaine maturité. Il n’est pas question
de faire souffrir. En général, le dialogue est de
bonne qualité. Sinon, il est bien évident que chacun
se lassera très vite…
Françoise Lagne
|