|
La santé et la forme
dans Signes & sens
Prévenir et soigner
les douleurs articulaires
grâce à l'alimentation
|
Selon l'association Nationale de Défense contre l'Arthrite Rhumatoïde (ANDAR), entre 400 000 et 600 000 personnes sont de nos jours atteintes d'affections articulaires inflammatoires, soit à peu près 1 % de la population française. À ce nombre, il faut ajouter les affections arthrosiques qui touchent 10 % des personnes âgées de plus de 60 ans.
Bien évidemment, cette situation – qui concerne la plupart des pays industrialisés – suscite la mobilisation de nombreuses équipes de recherche à travers le monde, pour tenter d’élucider les mécanismes conduisant à ces affections, très souvent invalidantes. En fait, les résultats des recherches effectuées dans le domaine de la rhumatologie montrent que toutes les affections articulaires, comportant des processus inflammatoires ou non, mettent en jeu des mécanismes de la biologie moléculaire faisant intervenir le système immunitaire. Ces dernières années, il a été démontré que tous les processus qui conduisent à cet état proviennent systématiquement d’un déséquilibre entre des éléments pro et anti-inflammatoires du système immunitaire.
Des médications dangereuses
La plupart des mécanismes bio moléculaires conduisant à la destruction de l’articulation, et contre lesquels la médecine utilise des médicaments potentiellement dangereux, peuvent en partie être neutralisés par une alimentation appropriée. Les avancées de la recherche montrent que beaucoup d’affections, dont les causes ne sont pas exactement connues et que la médecine qualifie de « cryptogénétiques », disparaissent – sinon présentent un tableau clinique moins grave – avec une alimentation capable d’agir sur les mécanismes immunitaires. Une combinaison d’aliments bien choisis peut tout à fait agir comme un anti-inflammatoire ou un antalgique par le biais d’une action immuno-modulatrice. Les aliments renferment effectivement des éléments chimiques susceptibles de bloquer les mécanismes intimes des cellules du système immunitaire. Il est possible, à tous les stades du développement du processus inflammatoire et de la dégradation du cartilage, d’influer positivement sur le cours de la maladie.
Bien s’informer
Nous savons tous que les aliments que nous consommons renferment des nutriments essentiels, tels que les glucides, les lipides ou les protéines. Cependant, peu d’entre nous savent que certains sucres présents dans les aliments sont néfastes pour quiconque est atteint d’affections inflammatoires, alors que d’autres en revanche sont bénéfiques ! D’autre part, rares sont ceux qui savent que certains lipides peuvent être à l’origine de la formation de molécules « toxiques » pour les articulations et que nous absorbons toute une variété d’acides gras parmi lesquels certains sont capables d’entretenir, voire d’initier, des états inflammatoires. Heureusement pour nous, il est possible de consommer au cours d’un repas des acides gras possédant des propriétés contraires, les faisant se comporter comme de véritables anti-inflammatoires ! Enfin, nous n’avons qu’une piètre idée des dégradations que peuvent subir les protéines au cours de la cuisson, des nouvelles molécules en résultant et de leur action sur les articulations. Nos connaissances concernent le plus souvent la teneur en vitamines, minéraux et oligo-éléments des fruits et des légumes. Cependant, la plupart du temps, nous ne savons pas les consommer de façon à nous prémunir des affections. Grâce aux médias, nous savons que ces mêmes fruits et légumes renferment des antioxydants se montrant très actifs dans la prévention de nombreuses maladies. Ce que nous savons moins est le mode d’action de ces substances dans notre organisme. Connaître les fruits, les légumes ou encore les oléagineux, renfermant telle ou telle substance active, constitue une bonne chose mais cela reste insuffisant pour profiter réellement des bienfaits d’une alimentation équilibrée et riche en végétaux ! En effet, on peut tirer un bénéfice plus important si l’on recourt à une association judicieuse d’aliments d’origine végétale, permettant aux antioxydants qu’ils renferment d’agir en synergie ! Bien sûr, dans le cas d’affections articulaires, le recours à un traitement alimentaire ne permet pas d’obtenir une guérison rapide. Cependant, si les effets recherchés n’apparaissent qu’après un temps plus ou moins long, dans la plupart des cas, les améliorations obtenues sont conservées tant que les changements alimentaires à l’origine de ces améliorations le sont aussi. Mais l’action d’une alimentation que l’on pourrait qualifier de « thérapeutique » ne s’arrête pas là ! Si elle rend très souvent la vie des malades plus confortable, en fait les bénéfices vont bien au-delà ! Une alimentation thérapeutique, associée à une bonne hygiène de vie, a ceci d’intéressant de pouvoir prévenir l’apparition de bien d’autres maladies connues pour leur gravité ou leur nature invalidante, à l’exemple du cancer, de la sclérose en plaque ou encore de la maladie d’Alzheimer.
Patrick Wolf*
* Pour en savoir plus, lire :
« ABC des douleurs articulaires »,
Éditions Grancher.
|