Concilier un maximum d’occupations en un minimum de temps, c’est le défi presque impossible que nous sommes nombreux à vouloir relever. Du désir d’efficacité à l’hyperactivité, il n’y a souvent qu’un pas. La fatigue fait quasiment figure de luxe que peu d’entre nous peuvent se permettre. Et quand elle se présente, nous cherchons tous les moyens envisageables pour la combattre et lutter contre elle...
Le culte de la performance s’étant définitivement imposé comme modèle, nous nous devons d’être au top dans les différents domaines de la vie : travail, amour, famille, loisirs... Cette version musclée de l’existence impose de nouvelles responsabilités et beaucoup de contraintes. Vitesse, adaptabilité et souplesse (mentale autant que physique) sont plus que jamais requises. Il faut diriger sa propre vie et la réussir puisqu’il n’y a pratiquement plus d’idéaux politiques et religieux, pratiquement plus de rattachement à une classe sociale ou une nation. Les individus ne s’effacent plus au profit d’un collectif (sauf, bien sûr, ceux qui se sentent exclus de ce système et se réfugient dans le communautarisme). Cependant, la frénésie d’activités, le consumérisme, la compétitivité, la concurrence de plus en plus acharnée dans les entreprises comme ailleurs ont un prix : l’épuisement. Les fatigués ont souvent peur de s’avouer comme tels, quand ils n’en ont pas honte. Comment pourrait-on s’autoriser à être épuisé à l’heure de l’hyper productivité ? Ne pourrait-on pas nous reprocher ici comme un prétexte pour cacher manque d’énergie et paresse ? Pourtant, la fatigue est avant tout un signal d’alarme. Elle peut même être bonne conseillère quand on sait l’écouter. Plutôt que de la nier ou de chercher à tout prix à la combattre (par exemple en abusant des produits stimulants), mieux vaut apprendre à freiner son rythme quand elle survient. Après tout, n’est-elle pas là aussi et surtout pour nous rappeler nos limites ?
La simple fatigue est normale. C’est quand elle est permanente, quand on n’arrive plus à se reposer, qu’il s’agit d’un véritable trouble. Ce trouble peut avoir plusieurs causes : l’hyperactivité mais aussi la maladie purement physique (syndrome de fatigue chronique), la dépression, toute réaction hystérique ou encore le dysfonctionnement du système nerveux. La fatigue peut également être due à un déficit hormonal (manque d’hormones thyroïdiennes, déficit en cortisol, etc.) ou à des carences en fer, en vitamine B 12 ou en magnésium qu’il convient de corriger.
S’inscrire dans la prévention
Pour traiter l’épuisement, il convient donc de cerner d’abord son origine. Contre la fatigue purement physique, il existe des produits dopants, notamment à base de caféine. En revanche, certaines substances, bien qu’ayant un effet antidépresseur et dynamisant à la fois, seront totalement inefficaces dans les cas de fatigue chronique. Il est évidemment utile de manger sainement mais ce n’est pourtant pas suffisant. Pour les fatigues davantage liées au psychisme,
le mieux est d’entreprendre une psychothérapie classique, avec un travail sur l’affirmation de soi, la clarification des affects..., explique le Professeur Quentin Debray, psychiatre à Paris et auteur d’un livre sur la fatigue.
Il faut éviter de prescrire des médicaments qui ne servent que de camouflage, l’essentiel est de chercher le sens profond de la pathologie. D’autant que les médicaments ne se révèlent pas toujours efficaces. D’ailleurs, dans le cas de troubles hystériques graves, la recherche avance peu et les antidépresseurs, là encore, ne sont pas tout à fait indiqués.
Privilégier l’alternance
Les hyperactifs, quant à eux, victimes de leur boulimie d’activités, présentent un déséquilibre qui se traduit essentiellement par des problèmes de concentration, d’agitation, d’impatience et d’impulsivité. À trop vouloir en faire, ces profils ont du mal à établir des relations durables ou à conserver un emploi. Selon des études américaines, cette pathologie concerne environ 5 % de la population de tous âges et de tous pays. Le traitement est d’autant moins aisé que les hyperactifs sont souvent très orgueilleux.
Ils finissent par craquer un jour et dépriment, observe aussi le Professeur Debray. Pour les hyperactifs comme pour les autres, il semble que la meilleure solution est à trouver en soi...
Pour aller mieux, ils doivent faire un travail sur eux-mêmes pour entreprendre une existence plus saine, indique encore le Professeur Debray.
Il est nécessaire de chercher les significations profondes de la fatigue. Il faut alors faire des choix et se focaliser sur les activités vraiment essentielles, en gardant à l’esprit que l’alternance effort/loisir est la mieux appropriée. D’ailleurs, comme l’observa Freud, être normal, c’est aimer et travailler. L’un après l’autre, sans qu’aucun domaine ne soit négligé.
Géraldine Nodot
Avec les compléments alimentaires,
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