Une sortie familiale avec pour objectif de cueillir des champignons peut prendre des allures de véritable chasse au trésor. C’est également une occasion rêvée pour se remettre à l’écoute de la nature, pour ralentir son rythme, d’autant qu’il vaut mieux ne pas presser le pas si l’on veut remplir son panier…
Bien que, traditionnellement, l’automne reste la saison privilégiée des ramasseurs de champignons, il faut savoir que les périodes de cueillette s’étalent tout au long de l’année. Alain Tachenon, amateur éclairé et créateur d’un site de référence sur le sujet, explique que le printemps est la première période. C’est l’époque des morilles et des mousserons. Vient ensuite l’été avec les premiers cèpes et enfin l’automne…
La morille, premier champignon de l’année
L’apparition de la morille sur les étals annonce l’arrivée des beaux jours. Avec sa tête globuleuse en forme d’éponge, elle est facilement reconnaissable. En fonction de son emplacement géographique, sa tête, juchée sur un petit pied blanc, prend les teintes des camaïeux de beige et de brun. Toutefois, demandez à vos enfants de vous appeler lorsqu’ils pensent en avoir découvert une, la morille pouvant être confondue avec le morillon, nettement plus petit et ne possédant pas la même finesse gastronomique. Ils seront d’autant plus fiers lorsque vous avaliserez leur trouvaille et vous sécuriserez la cueillette. La morille pousse généralement au bord des chemins, à la lisière des bois. Elle apprécie les sols sablonneux, les rayons du soleil et existe uniquement à l’état sauvage. Les chercheurs en mycologie n’ont pas, à ce jour, réussi à la cultiver.
Les cèpes d’été
De couleur brun clair, le premier à apparaître est le Boletus aestivalis. Dans la région méditerranéenne, pousse le cèpe bronzé Boletus aerus (autrefois nommé tête de nègre), un champignon de très grande qualité. Quant à la célèbre girolle, elle se cueille dès le mois de juin. Là encore, prenez soin de bien montrer à votre petite tribu, en emportant un livre spécialisé, la différence qui existe avec d’autres champignons toxiques avec lesquels il peut y avoir méprise. En l’occurrence, il suffit d’observer ses lames, réduites à de simples plis.
Les recommandations de l’automne
C’est bien évidemment dans la saison pré-hivernale que beaucoup de monde se promène dans les bois ! À la suite d’une recrudescence d’intoxications alimentaires (546 cas répertoriés entre le 1er juillet et le 6 octobre 2013), l’ANSES (Agence Nationale de Sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’Environnement et de la Santé) rappelle ces quelques recommandations pleines de bon sens pour que cette balade annuelle ne se transforme pas en gâchis :
– Ramassez seulement les champignons que vous connaissez avec certitude.
– Récupérez la totalité du spécimen, pied et chapeau, de manière à mieux le reconnaître.
– En cas de doute, demandez l’avis d’un spécialiste ou d’un pharmacien.
– Evitez les bords de route, les aires industrielles et tout site pollué : les champignons ont la particularité de concentrer les polluants.
– Séparez les champignons récoltés par espèce. Un champignon vénéneux peut en contaminer un autre.
– Conservez les champignons au réfrigérateur et consommez-les dans les deux jours qui suivent la cueillette.
Valentine Robert