|
Les médecines douces
dans Signes & sens
Le yoga prénatal
pour préparer
la naissance autrement
|
De plus en plus de femmes enceintes se tournent
vers le yoga pour préparer le moment
de l’accouchement. La maternité est une
expérience particulièrement propice en
découvertes. La vie qui se développe pendant
la grossesse mérite d’être accompagnée
à l’aide d’une technique qui a fait ses
preuves depuis longtemps.
De la conception à la naissance, la pratique
du yoga, sous la conduite d’un enseignant
qualifié, peut contribuer à trouver en soi-même
les ressources nécessaires pour faire face à
un événement qui convoque non seulement le corps,
mais aussi le mental. Le yoga prénatal est un aspect
particulier du Hatha yoga. Il est adapté à la grossesse,
afin de préparer la future maman et son bébé
à l’événement de la naissance. Ce yoga comporte
des postures adaptées au corps et aux besoins des femmes selon les différentes phases de la grossesse : assouplissement, mise en forme, détente, exercices de respiration, visualisation Le souffle, c’est la vie
Marie-Françoise Lemoine, dans son livre « ABC du
yoga », publié aux éditions Jacques Grancher, écrit
que lorsque le foetus passe de l’état foetal à son état
de nouveau-né, le premier acte vital, dans l’instant
où il quitte la protection maternelle pour être projeté
dans la vie, est le cri qu’il pousse, avant de remplir
ses poumons d’air, grâce à quoi il acquiert sa
première indépendance… Le souffle est lié à la vie.
Si vous cessez de respirer, ajoute-t-elle, vous mourez.
Vous respirez bien : vous vivez bien. Vous respirez
mal : vous vivez mal. Autant dire l’importance
accordée à la respiration par le yoga. Cette discipline
insiste sur le lien entre le mental et la façon de
respirer. Il se trouve que lors de l’accouchement,
cette fonction joue un rôle important. Dans le yoga,
outre des postures spécifiques, il existe des exercices
qui ont pour but la maîtrise du souffle. Ils portent
le nom sanskrit de Pranayama. Ces techniques
visent à capter le Prâna ou énergie vitale. Celle-ci
opère, selon les yogis, dans la région du coeur et des
poumons. Il s’agit de l’équivalent psychique de la respiration physique. Ainsi, en s’exerçant à observer
la respiration, en pratiquant les techniques du
Pranayama, la femme bénéficiera au jour j d’outils
efficaces pour se détendre, se concentrer et ne pas se
sentir en difficulté lors de l’effort incontournable de
l’accouchement. Le yoga aide à faire face, vivre le
présent, prendre chaque événement comme il vient.
Grâce à l’entraînement à l’ouverture du corps physique
et mental, le travail de la nature sera accepté.
Une harmonisation entre contractions et lâcher prise
se mettra en place afin de vivre intensément l’acte
de donner la vie.La séance de yoga prénatal
Il est conseillé, pour une débutante, de commencer
les séances à partir de 3 mois de grossesse après
avoir pris l’avis d’un médecin. Il existe aujourd’hui
des Instituts de yoga qui se spécialisent dans la préparation à la naissance. L’important est de trouver
celui qui vous convient. Un entretien préalable avec
le professeur de yoga peut être l’occasion de vous
familiariser avec cette discipline. Il n’est pas rare
que la première séance soit gratuite afin de prendre
la décision en conscience.
Une séance de yoga se déroule généralement selon
un rythme intégrant plusieurs étapes : la relaxation,
les étirements, le travail de posture (asanas), le travail
spécifique sur le souffle (pranayama), des
exercices de méditation. Elle dure au moins une
heure.
• La relaxation : pour aborder la séance, il est
nécessaire que le corps et le mental soient détendus.
Le travail sur le corps à venir ne doit en aucun cas
se faire en force. Il va en effet s’agir de prendre
conscience des limites pour pouvoir le repousser en
douceur. La phase de détente est le moment privilégié
pour mettre de côté ses soucis quotidiens, quitte à les reprendre après la séance en les envisageant
sous un autre angle.
• Les étirements : il s’agit d’un travail basé sur le
souffle qui prépare le corps et l’esprit à entrer sereinement
dans les postures proposées par la suite.
L’enseignant prendra en compte l’état de tension de
chaque élève. Ainsi, il saura quels mouvements éviter
ou au contraire pratiquer.
• Les postures : le yoga prénatal privilégie les postures
qui renforcent la colonne vertébrale, ce qui
aidera la future maman à bien porter son bébé. Les
postures d’ouverture du bassin en position debout
ou assise prépareront le corps au travail d’enfantement.
Enfin, le yoga dispose d’exercices spécifiques
concernant la région du périnée.
• Le pranayama : le yoga prend en compte les trois
phases de la respiration. L’inspir (puruka), l’expir
(rechaka) et la rétention ou pose du souffle (kumbaka).
Il existe une pluralité de pratiques respiratoires
parmi lesquelles l’enseignant de yoga prénatal choisira
les mieux adaptés à chaque cas.
• La méditation : le corps et le mental bien préparés
par les phases précédentes, on pourra aborder ce qui
fait la spécificité du yoga : la méditation. Des techniques
de visualisation, de concentration, pourront être proposées allant dans le sens de la vie qui s’incarne.
Il faut savoir, comme cela est précisé dans
l’ouvrage collectif «Le yoga, guide complet et progressif», paru aux éditions Robert Laffont, que la
période de la grossesse est une excellente période
pour la méditation.
Quoi qu’il en soit et au-delà d’une technique de préparation physique et mentale, s’inscrire à un cours de yoga prénatal peut être l’occasion de naître autrement à
soi-même en tant que mère, tout en permettant au bébé
d’être accueilli dans les meilleures conditions.
Roberta Lalanne
|