Peut-être le poète n’a-t-il pas tout à fait tort lorsqu’il chante qu’« Il n’y a pas d’amour heureux » ? Mais encore faudrait-il s’entendre sur ce qui se cache derrière un sentiment vieux comme le monde. S’agit-il de la quête éperdue (et perdue d’avance !) d’un bonheur sans faille, paradisiaque, où les deux amants ne feraient éternellement plus qu’un ? Et si, à l’inverse, l’amour nécessitait bel et bien d’intégrer distance et différence ? Au vu des chagrins et autres déceptions d’amour et de la souffrance qu’ils engendrent, mettre toutes les chances de son côté dans une relation amoureuse de qualité demande en effet que chacun des membres du couple soit capable d’exister sans l’autre. Paradoxe ? Pas vraiment, si l’on y réfléchit. Le véritable amour consistant à donner sans rien en attendre en retour, l’être élu n’est plus alors envisagé sous le sceau du besoin, mais bien sous celui du plaisir… D’ailleurs ne dit-on pas qu’il y a plus de plaisir à donner qu’à recevoir… Ainsi, aimer sans s’aliéner consiste à ne jamais renoncer à soi, mais à justement offrir – gratuitement ! –, à qui le désire, ce qui déborde la coupe…

Après mai 68, une forme de libération sexuelle tous azimuts avec le slogan « Faites l’amour, pas la guerre » souffle sur tout l’Occident. Et ce, jusque dans les années 80, période à laquelle les premiers cas de Sida effraient la planète. L’épidémie galopante atteint son paroxysme en 1990 avec l’affaire du sang contaminé et c’est seulement un an après que la publicité pour le préservatif est autorisée en France. Il faut dire que 200 000 malades du Sida sont alors recensés en France en 1991. L’insouciance n’est plus d’actualité et, en 1998, est proposé aux femmes le préservatif féminin. C’est d’ailleurs dans la foulée que la fille de Sonia Rykiel, Nathalie, lance le premier sex-toy chic, côtoyant les vêtements de mode. Dès 2002, le petit jouet érotique se commercialise hors des milieux secrets des sex-shops.

Selon Alain Héril, auteur de « Pour développer sa libido », le rythme de la sexualité génitale de l’homme et de la femme diffère après l’orgasme de l’homme et la possibilité chez la femme (qu’elle ne vit pas toujours systématiquement) de redémarrage du processus orgasmique. Il s’agit donc pour les hommes d’accentuer le contrôle de l’érection afin d’accompagner sa compagne dans ses multiples orgasmes, tout en étant soi-même dans le désir et l’excitation.

Le slogan Faites l’amour et pas la guerre ne suffit pas. Vivian Alba, auteur du « Guide des aphrodisiaques naturels », conseille de faire la paix avant l’amour. Ainsi prône-t-il avant tout la communication. Faire l’amour, écrit-il, ne fait que calmer les problèmes relationnels, cela ne les résout pas. Si vous avez des choses à mettre au point, ayez le courage de le faire en tête-à-tête, sans que le sexe ne soit présent. Votre relation physique intime n’est pas un argument que l’on négocie. C’est un sanctuaire où ne doit pas entrer le bruit passager de vos désaccords…

Dans son ouvrage « Dans le cœur des hommes », le médecin psychiatre Serge Hefez avance une explication intéressante : Tout se cristallise autour d’un petit signe reconnu inconsciemment et la certitude que cette personne-là est faite pour nous combler s’impose… Cette impression agréable mais illusoire renvoie, selon lui, à une époque archaïque où l’inconscient vivait une complète béatitude. Elle peut expliquer la passion amoureuse fusionnelle des premiers temps de la rencontre. Toutefois, cette période demande à être dépassée pour évoluer vers un amour apaisé. Le principe de réalité incontournable doit peu à peu faire que les deux partenaires acceptent l’idée qu’aucun autre ne peut nous satisfaire en totalité. Cette prise de conscience éviterait bien des drames quant à des relations aliénantes et destructrices.

Période souvent empreinte d’inquiétude puisqu’elle est le signal de l’arrêt définitif du cycle menstruel, elle est pourtant à considérer de manière positive, comme le souligne l’ayurvéda indien qui incite les femmes à prendre du temps pour elles. La fertilité biologique doit se transformer en créativité. D’autant qu’aujourd’hui, la grande majorité des femmes ayant atteint la cinquantaine travaillent et témoignent de leur plein épanouissement.