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Le développement personnel
dans Signes & sens
Certaines attitudes de votre chat peuvent vous paraître étranges. Pourquoi affectionne-t-il les endroits haut perchés ? Pourquoi souhaite-t-il qu’on lui ouvre la porte quand il n’a aucune intention de sortir ? Pour quelle raison se fâche-t-il lorsqu’un autre chat rôde autour de la maison ?
D’un point de vue général, les réponses sont à puiser au plus profond des instincts naturels des chats vivant à l’état sauvage. Contrairement aux chiens qui évoluent en meutes, les chats non domestiqués sont des créatures solitaires qui chassent en toute individualité sur un large territoire qui n’appartient qu’à eux. Ils apprécient les hauteurs car elles constituent des points stratégiques depuis lesquels veiller sur leur domaine. Cela est aussi vrai en pleine nature que dans votre salle de séjour. Les chats entretiennent une cartographie mentale de leur territoire qu’ils doivent constamment vérifier pour s’assurer qu’il reste le même. La présence d’un congénère, longeant les frontières de ce qu’un chat considère comme son environnement propre, représente une menace potentielle. Il se mettra instantanément à siffler et à hérisser le poil pour signifier : « Je suis fort et méchant. Tu ne vas quand même pas oser te frotter à moi » ! Et pourtant, ces isolationnistes convaincus ne se privent pas du soutien des autres membres de leur communauté. Lorsqu’une chatte met bas une portée, d’autres femelles rempliront souvent l’équivalent des fonctions de sages-femmes et de baby-sitters auprès des chatons. Les chats, pour leur part, tiendront les prédateurs et autres mâles à distance des nouveau-nés. Aucun chat ne vit véritablement reclus sur son île.
L’Homme, un animal social
L’Homme est un animal social et cependant, il lui est plutôt facile de s’isoler. Que vous soyez seul parmi la foule ou habitiez une grande ville sans connaître les voisins qui vivent de l’autre côté de la cloison de votre appartement ou que vous viviez à la campagne à des kilomètres de la première maison habitée, la vie moderne peut parfois vous imposer de mener un existence solitaire. Ou peut-être est-ce l’inverse ? Vous êtes totalement investi socialement ou familialement, au point que vous n’avez pas un moment à vous. La cacophonie des voix qui s’élèvent en permanence autour de vous étouffe vos pensées et les regards quémandeurs, à l’affût de chacun de vos mouvements, vous donnent envie de prendre vos jambes à votre cou. Ces deux situations peuvent se révéler néfastes. Il est plutôt ennuyeux d’être isolé au point de ne jamais parler, ni voir personne sur de longues périodes de temps. Dans de telles conditions, vous avez le sentiment de jouir d’une telle indépendance et d’une telle autonomie que lorsque les choses se compliquent, vous n’êtes absolument pas préparé à cette perspective. Vous ne disposez d’aucune structure de soutien en place pour vous épauler. Et vous ne comptez personne vers qui vous tourner. Mais il peut être tout aussi dangereux de vous reposer exagérément sur votre famille ou vos ami(e)s. Car il devient finalement difficile d’agir de votre propre chef. Votre dépendance à l’égard d’autrui est telle que vous en venez à perdre l’estime qui vous est propre, laquelle est normalement le fruit de votre indépendance.
Trouver l’équilibre
Nos petits félins savent bien qu’une bonne dose d’indépendance vaut tous les miaulements du monde. Mais ils savent aussi à quel moment réclamer, qu’il s’agisse de nourriture, d’eau, d’une séance de brossage ou de jeux. L’élément fondamental réside dans l’équilibre. Votre vie doit reposer tant sur le principe de votre indépendance personnelle que sur le soutien d’autrui. Mais comment instaurer un tel équilibre ? Prévoyez petit pour commencer, tout en travaillant à l’achèvement de votre objectif. Si vous souffrez d’une trop grande solitude, vous devez consciemment faire les choix qui vous projetteront dans des sphères fréquentées par d’autres et qui sont des terreaux favorables aux histoires d’amitié. Vous inscrire à des cours pour adultes est, par exemple, un excellent moyen de sortir de chez vous et de vous cultiver, tout en liant de nouvelles connaissances. Les moyens de partir à la rencontre des autres ne manquent pas, que ce soit à la bibliothèque, par le biais de communautés en ligne ou de centres d’animations locales ; la liste est presque sans fin. Il est essentiel de ne pas laisser dépérir votre esprit par une solitude et un isolement perpétuels. La situation opposée, une vie grouillante de monde, est légèrement plus délicate à résoudre. Lorsque vous êtes aux petits soins pour autrui ou que vous réalisez que vous n’avez pas de temps pour vous, il est parfois difficile de vous approprier l’espace nécessaire à la redécouverte de vos propres sentiments. Difficile, certes, mais indispensable ! Que vous viviez seul ou en société, il est essentiel d’instaurer un équilibre sain. Il vous faut des moments que vous passiez à rire, à discuter et à échanger avec autrui. Mais vous devez aussi privilégier des instants où vous pouvez réfléchir sereinement, lire un livre, regarder la télévision, partir en balade ou vous faire dorloter dans le cadre d’une cure de thalassothérapie. Un esprit sain est un esprit qui se nourrit de l’intérieur et de l’extérieur.
Joanna Sandmark*
*Pour en savoir plus, lire :
« Le chat et ses 10 leçons de sagesse
à l’usage de son maître »,
Editions Le Courrier Du Livre
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