L'avis du psy de Signes & sens

Un partenariat "Psychanalyse magazine" et "Signes & sens"

Vous traversez une difficulté, vous avez du mal à résoudre un problème, un conflit, à trouver une solution adaptée à une crise affective ou sociale, cet espace d’écriture est le vôtre. Quel que soit votre âge.

	Chantal Calatayud, psychanalyste, didacticienne analytique, auteur, répond à votre courrier…

« Mon mari recherche en permanence le conflit »

	©iStock

Mon mari a décidé de divorcer il y a quelques mois pour pouvoir épouser sa secrétaire. Ayant reçu une éducation plutôt rigide et malgré la dureté et les conséquences de cette épreuve, j’ai accepté. Cependant, depuis sa décision de séparation, il recherche en permanence le conflit, notamment chaque fois qu’il est question de notre fils de six ans. Je ne sais plus quelle attitude adopter…

Catherine R. - 13780 Cuges les Pins

 

La réponse du psychanalyste

La recherche de conflit est évidemment liée, dans votre situation, à la culpabilité de votre mari qui essaie, dans le miroir qu’il tente de mettre en place, de se donner toutes les bonnes raisons de vous quitter. Il vous provoque dans le but de vous faire réagir agressivement afin de justifier sa décision de divorce. Votre « acceptation » face à la séparation et, paradoxalement, ne lui facilite pas la tâche ; c’est pourquoi il consacre une certaine énergie à vous déstabiliser en utilisant votre fils, ce qui hystérise toute mère qui protège instinctivement son enfant. Inconsciemment, il déplace la rivalité sur l’élément mâle de la triangulation, ce qui, comme vous le savez et d’où votre inquiétude, s’avère toujours très douloureux pour un petit garçon de six ans. Ce qu’il ne faut jamais perdre de vue dans un divorce, c’est que l’enfant a besoin de ses deux parents et, quel que soit le comportement de votre mari, il ne faut pas que l’enfant devienne, soit le confident de la mère, soit que vous lui présentiez un portrait réducteur de son père. Sans vouloir minimiser la souffrance que vous éprouvez actuellement, sachez que si vous vous accrochez à cette attitude qui, encore une fois, s’appliquera à ne pas démolir l’image du père, celle-ci peut transformer une guerre inutile en une paix salvatrice puisque l’enfant sentira alors qu’il est issu d’un couple solide, c’est-à-dire d’une mère qui, même si elle souffre des comportements névrotiques d’un mauvais mari, reconnaît envers et contre tout qu’elle a choisi un bon père pour son enfant ; effectivement, l’immaturité d’un mari ne doit pas être assimilée à celle d’un mauvais père. Ainsi, plus votre mari tente de vous bousculer en utilisant votre fils comme bouc émissaire plus, inconsciemment, il désire – et ce, toujours par recherche d’auto-déculpabilisation – vous associer à votre enfant afin que, comme lui, vous formiez couple… Cette réaction fantasmatique de votre conjoint ne peut en aucun cas être alimentée par vous-même et pour cela, une seule attitude : donner aussi bien au père qu’à l’enfant la preuve, donc la certitude, que vous n’avez pas besoin d’être consolée !

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