Saviez-vous que dans des temps plus anciens la barbe était dévolue aux hommes libres ? Seuls les esclaves et les hommes déchus étaient rasés. L’inconscient collectif en a gardé des traces, lui qui, à travers le langage populaire, associe le verbe « raser » à l’ennui…
On dit d’un discours qu’il est « rasoir », voire de quelqu’un qu’il nous « barbe ». Autant d’expressions qui traduisent un certain « ras le bol ». Comment donc retrouver une certaine liberté de mouvements pour que notre vie se décline de plus en plus sous le signe de la spontanéité ?
Rester nature
Combien de fois acceptons-nous des invitations où nous sommes quasiment sûrs de nous ennuyer ? Souvent, les conventions font que nous n’osons pas refuser d’assister à l’anniversaire du neveu, au baptême de la petite-nièce… Alors que ces réunions sont censées être conviviales, elles deviennent de véritables corvées pour certains. Le traditionnel repas de Noël chez les beaux-parents peut en faire partie.
Enfant, Dominique assistait de façon récurrente comme une punition à des opéras. Résultat, à l’âge adulte, elle en gardé une aversion incontrôlable pour l’art lyrique... Nous avons tout à gagner à rester vrais. Ne plus se raser avec des activités qui nous déplaisent est parfaitement réalisable. Il suffit de décider de se respecter une bonne fois pour toutes.
S’autoriser le refus
Un groupe d’étudiants de province avait choisi d’assister à une conférence donnée par un spécialiste célèbre sur un sujet qui, a priori, paraissait intéressant. Pour cela, ils firent le déplacement à Paris. Christophe, l’un d’entre eux, se souvient : Arrivés sur les lieux – une université de la capitale –, nous fûmes quelques-uns à prendre conscience, après une matinée de présence, que ce qui était transmis n’était pas à la hauteur de nos attentes. Pire, la salle était remplie de « professionnels » ridicules de conformisme et de soumission béate… C’est ainsi que Christophe et ses amis décidèrent qu’il n’était pas question de se « barber » une seconde de plus et en profitèrent pour visiter le château de Versailles ! Il est évident qu’il est important de s’autoriser de refuser le formatage…
Comment décider de mettre un terme
La barbe! Je ne veux plus me raser… Voilà la bonne décision à prendre face à des situations que vous ne supportez plus. Commencer à identifier ce qui n’est plus bon pour vous laissera enfin la place à une vacuité qui apportera les opportunités nécessaires à votre épanouissement. On ne met pas du vin nouveau dans de vieilles outres, rappelle l’Évangile. Ainsi, l’individu doit se défaire de ses habitudes caduques s’il veut prétendre à une liberté nouvelle. Voici quelques exemples pratiques :
> Établissez une liste, la plus exhaustive possible, de ce que vous avez fait à contrecœur dans la journée.
> Entourez les actes dont vous pourriez vous passer sans réel préjudice professionnel ou affectif. Il n’est surtout pas question de devenir laxiste et inconséquent.
> Décidez de supprimer dorénavant, parmi ceux que vous avez entourés, l’acte qui vous paraît le plus inutile quant à une adéquation réelle avec ce que vous pensez. Remplacez-le par une action qui vous fait plaisir et qui vous correspond. Faites de même les jours suivants. Vous serez étonnés de tout ce superflu… rasoir !
Franck Herriot
Ils ne se rasent pas !
- Anatole France (écrivain)
- Sigmund Freud (psychanalyste)
- Henri Matisse (peintre)
- Ernesto « Che » Guevarra (médecin)
- Fidel Castro (chef d’État)
- Hubert Reeves (astro-physicien)
- Yvan-Chrysostome Dolto – dit Carlos.