Aloe vient du mot arabe « alloeh », substance amère et brillante, et « vera » signifiant « vrai » en latin. Cette plante semi-grasse, variété d'aloès, a toujours été considérée comme efficace du point de vue médical.
L'aloe vera pousse sous un climat chaud et aride et c'est pourquoi il a dû développer la faculté de fermer ses stomates (toutes petites ouvertures dans l'épiderme de la feuille) pour maintenir l'eau à l'intérieur de la plante. Cela lui permet de survivre pendant de longues périodes de sécheresse. Pour cette même raison, il a développé la faculté de cicatriser presque instantanément toute blessure de la partie extérieure de « sa peau ». C'est cette particularité qui a mis les Anciens sur la voie de ses usages curatifs.
Un véritable trésor
On trouve dans la pulpe
d'aloe vera une substance appelée acémannane. Celle-ci exerce, entre autres, un effet direct sur les cellules du système immunitaire, active et stimule les macrophages, les monocytes, les anticorps et les cellules NKT... toutes responsables de la défense contre les corps étrangers et de leur destruction. L'acémannane protège également la moelle osseuse contre les détériorations dues à des toxines chimiques ou des drogues nocives. Par son pouvoir de diffusion, il atteint toutes les membranes des cellules. Il est en mesure de réaliser un renforcement global de l'immunité, ce qui déclenche une détoxication et un approvisionnement accrus des cellules. Le métabolisme ainsi amélioré influence tout l'organisme et induit un flux important d'énergie nouvelle. Outre cette substance principale, on trouve dans le jus
d'aloe vera 13 autres mucopolysaccharides, mono et polysaccharides, 11 anthraquinones (appréciées de tout temps en raison de leur effet laxatif et analgésique), 13 substances minérales (notamment calcium, phosphore, potassium, fer, sodium, manganèse, cuivre, magnésium, chrome, zinc), 15 enzymes saponines (hydrates de carbone à effet nettoyant et antiseptique), 21 acides aminés (éléments constitutifs des protéines), des acides gras essentiels. Des vitamines importantes y sont également présentes, comme la vitamine A (qui améliore la vue, favorise la santé de la peau), la vitamine C (qui combat les infections en association avec la vitamine E et favorise les processus de cicatrisation), la vitamine B (nécessaire à la croissance des tissus et à la production d'énergie), la vitamine B2 (indispensable au fonctionnement des cellules nerveuses et au métabolisme, qui stimule la formation des globules rouges).
Des effets curatifs variés
Des décennies de recherche ont prouvé que le gel issu des feuilles calme l'irritation due à la toux, favorise la cicatrisation, diminue les inflammations, exerce des effets germicide, hémostatique, analgésique, calmant et, de par ces actions combinées, guérit les plaies. Le gel insensibilise les tissus lésés, apaise les démangeaisons dues aux piqûres d'insectes, abaisse la fièvre, combat l'atonie intestinale, dilate les fins capillaires et clarifie le sang. En dermatologie, il régénère les tissus amollis (dans une université du Texas, il a été prouvé que le gel
d'aloe vera accélère de 6 à 8 fois le rythme de renouvellement des cellules),
digère les cellules mortes, réhydrate la peau sèche et pénètre profondément les couches dermiques (il pénètre la peau 3 à 4 fois plus rapidement que l'eau). Au cours des cinquante dernières années, les chercheurs ont été en mesure d'enrichir par de nouvelles fonctions la liste, déjà longue, des propriétés traditionnelles de cette plante.
La difficile conservation
Le gel tiré de la pulpe
d'aloe vera est très instable. Il s'oxyde rapidement à l'air (en quelques heures), ce qui entraîne la perte de la plupart de ses propriétés médicinales. Même placé au réfrigérateur, le gel s'altère en peu de temps. De ce fait, la stabilisation constituait l'obstacle effectif à sa diffusion sur une large échelle. À la fin des années cinquante, Bill Coats, un pharmacien texan, qui avait consacré une bonne partie de sa vie à l'étude de l’
aloe vera, a réussi à conserver la pulpe fraîche de la plante au moyen d'un processus entièrement naturel et sans perte de substances nutritives. Son secret, qu'il a fait breveter, consiste à exposer la pulpe de la plante pendant trois jours à différentes températures et à ajouter des antioxydants efficaces tels que les vitamines C et E, ainsi que du sorbitol.
La recherche scientifique
L'aloe vera ne cesse d'étonner la science qui n'en est avec lui qu'à ses débuts. Les recherches menées à l'université de Baylor au Texas ont démontré qu'une concentration d'aloès d'au moins 50 % suffisait à détruire les bactéries responsables de la plaque dentaire. Un professeur d'orthodontie de l'université, convaincu de l'intérêt de ces travaux, annonça que
l'aloès était la meilleure découverte dentaire depuis le fluor. Le Docteur J. Crew de l'Université du Minnesota démontra que l'application du mucilage frais d'aloès sur les plaies sèches favorisait la cicatrisation et améliorait la régénération cellulaire de plus de 50 %. Les laboratoires Carrington ont aussi étudié les polysaccharides de l'aloès comme ingrédients actifs dans le renforcement des défenses du système immunitaire de l'organisme.
Des millions de personnes à travers le monde utilisent les bienfaits de la pulpe
d'aloe vera. Bon nombre d'entre elles ont des raisons suffisantes pour ne pas cesser de consommer cette plante, qui apparaît de plus en plus comme un des végétaux parmi les plus fascinants de la nature. D'ailleurs, bien que certaines affirmations à son sujet puissent être exagérées, voire excessives, les personnes qui en font usage régulièrement voient objectivement leurs fonctions biologiques, et plus particulièrement digestives, se régulariser.
Carlo Stevens