Le fameux effet yoyo reste le cauchemar de toutes celles et ceux qui se sont essayés aux régimes « miracle » à la mode. Ainsi, pour perdre quelques kilos superflus, on applique strictement la recette et une fois le poids escompté atteint, on relâche la pression. Résultat : en quelques petites semaines, la balance oscille dans le mauvais sens, et même pire qu’avant…
La privation qui accompagne tout régime modifie la sécrétion de certaines hormones comme la ghréline et la leptine, intervenant respectivement pour stimuler l’appétit et pour amener la sensation de satiété. Des chercheurs ont remarqué qu’un an après le régime, le taux de ces hormones n’était toujours pas revenu à la normale. D’un point de vue psychologique, il est également prouvé que les adeptes des régimes ont plus facilement tendance à craquer par rapport à divers stimuli (visuels, olfactifs, gustatifs, stress) que ceux qui ne s’infligent pas de restriction. Ce qui explique que l’effet yoyo (alternance entre kilos perdus et kilos repris) guette tout sujet qui néglige quelques principes de base.
Le point d’équilibre ou set-point
Les diététiciens nous apprennent que chacun est doté d’une sorte de programme qui détermine ses besoins en graisses. Cette composante est appelée point d’équilibre ou
set-point. Vouloir inconsidérément perturber cette donnée naturelle aboutit à des dysfonctionnements. S’il est toujours possible de descendre en-dessous de la valeur du
set-point en se privant, il reviendra à son état initial une fois le régime terminé. Conclusion : il est important de relativiser les promesses faites ici ou là dans ce domaine et, surtout, sortir de l’autoculpabilisation qui consiste à se dire que c’est à cause du manque de volonté que ça n’a pas marché.
Les bonnes questions à se poser
La motivation qui pousse à vouloir mincir prend des formes diverses. Si elle fait suite à une prise de poids récente, il suffira de réguler son alimentation en pratiquant un sport à sa convenance et il y a peu de risque que l’effet yoyo se produise. Si, au contraire, elle répond à une demande du conjoint ou du partenaire, au désir de ressembler aux mannequins des magazines, il y a fort à parier qu’elle ira contre nature et sera source d’échec. Il est donc important de démarrer un régime pour soi et non en fonction du regard d’autrui. En revanche, il faut garder à l’esprit qu’un objectif minceur à long terme va modifier le
set-point, d’où l’intérêt de se faire accompagner par un professionnel pour ne pas se laisser séduire par la dernière méthode en vogue. Un diététicien saura vous guider en évitant les carences.
La rééducation alimentaire
Plutôt qu’un énième régime qui se soldera au final par une hausse du point d’équilibre, mieux vaut opter pour une rééducation alimentaire. Elle consiste simplement à revisiter ce que l’on met dans son assiette mais surtout la manière dont on l’incorpore. Ainsi, le docteur Zermati, dans son ouvrage « Maigrir sans régime », propose de remplir un carnet en notant dans quel état d’esprit (colère, frustration, stress) la nourriture est ingérée. Il s’agit de retrouver peu à peu les mécanismes de base en prenant conscience de la véritable sensation de faim et de satiété. En complémentarité, la pratique d’une activité physique régulière permet de brûler les graisses superflues, tout en se sentant bien dans son corps. Il est possible que le poids naturel ne corresponde pas à celui rêvé. Cependant, accéder à une saine acceptation de soi-même, loin des privations, reste préférable à une frustration inconsidérée. N’oublions pas que 95 % des accros aux régimes se retrouvent, dans les deux ans qui suivent, avec leur poids initial, plus quelques kilos en prime et, ce qui est plus grave, une estime de soi à la baisse…
Géraldine Dalmeau