Mis en miroir, cet été est significatif de la façon qu'a l'être humain de fabriquer ses troubles de l'humeur, de les faire grossir, de les entretenir, pour mieux accuser ensuite la société d'être responsable de la morosité ambiante ! Eh oui, cet été 2014 a fait des siennes car, rendez-vous compte, la météo n'a pas été au rendez-vous... Expression qui ne veut rien dire qui plus est !
Aujourd'hui, nous sommes donc le 25 août 2014. Il y a 70 ans, jour pour jour, la France était libérée de l'ennemi. Il faisait beau mais il aurait pu pleuvoir, ou faire froid, la joie (la vraie) était sur tous les visages, y compris sur ceux des nombreux Français endoloris qui avaient perdu un ou plusieurs membres de leur famille dans ce combat redoutable dirigé par un grand psychopathe, un fou furieux, un certain Adolf Hitler... Et sept décennies plus loin, qu'entend-on à tous les coins de rue, dans les magasins, sur les plateaux de télévision, à la radio ? On entend parler des caprices de la météo ! Ces râleurs impénitents ont juste oublié que l'hiver passé s'est montré d'une rare douceur et que le printemps nous a gâtés... Mais à l'heure du numérique qui nous permet de réaliser des prouesses, ils voudraient obtenir le Nirvana, l'état parfait, cependant selon leurs petits critères personnels, égocentriques à souhaits.
Ces capricieux ne savent pas, malheureusement, qu'ils présentent une faille narcissique de taille : leur impossibilité à s'adapter certes aux aléas et, essentiellement, aux phénomènes contre lesquels ils ne peuvent rien. On ne saurait trop leur conseiller de rentrer dans la réalité s'ils ne veulent pas régresser vers des troubles de l'humeur qui s'acoquinent plus vite qu'il ne peuvent l'imaginer à la dépression et même à la mélancolie. On ne saurait trop leur insuffler que la rébellion ne doit exister que pour des causes sérieuses. Mais, comme le disait le philosophe et écrivain roumain Emil Cioran, " Plus on a souffert, moins on revendique ". Il rajoutait que " Protester est signe qu'on n'a traversé aucun enfer ". Personnellement, je pense surtout que lorsqu'on n'a pas d'autre souci que la pluie et le beau temps, on est bienheureux. Mais pour combien de saisons encore ?
Fanchon Picaud