Peut-on faire véritablement confiance au label bio ? Cette question légitime mérite de plus amples informations quant aux exigences auxquelles sont assujettis les produits, avant d’être estampillés d’un logo officiel.
Sachez tout d’abord que pour avoir le droit d’inscrire sur un produit bio labellisé la petite phrase 100 % des ingrédients sont issus de l’agriculture biologique, il est obligatoire que chaque intervenant de la chaîne, du producteur au vendeur, soit contrôlé. Cela passe donc par les lieux de stockage, les actions de transformation, les systèmes d’importation et la filière de distribution.
La charte de l’agriculteur bio
À la source, la production est tenue de répondre à une charte extrêmement précise : un agriculteur bio respecte le cycle des saisons et les caractéristiques des terroirs. La récolte des végétaux se pratique à maturité avec, comme objectif, d’optimiser leurs qualités gustatives et nutritionnelles. Il est tenu de protéger la diversité de la faune et de la flore. Il favorise l’équilibre des écosystèmes et l’action des prédateurs contre les parasites en ayant exclusivement recours à des fertilisants naturels. Il utilise donc des substances organiques (compost) ou minérales (souffre, cuivre…). Il a l’obligation de pratiquer le désherbage mécanique, thermique ou manuel et renonce par conséquent à toute autre solution de synthèse (herbicide, fongicide, pesticide…).
Un processus complexe et rigoureux
Il existe un règlement européen qui oblige l’organisme certificateur à établir un rapport d’évaluation sur les lieux mêmes de production de façon à garantir le respect des règles en vigueur pour prétendre à l’obtention d’une certification. Ce document est établi au minimum une fois par an et plus si le producteur ne fait pas exclusivement du bio. En cas de doute, des analyses sont effectuées. Lorsqu’il y a importation d’un pays extérieur à l’Europe, la même procédure reste obligatoire pour que les services de l’État concerné puissent donner leur autorisation.
Des dizaines d’intervenants par produit
Un produit bio contenant 6 ou 7 ingrédients différents nécessite 4 intervenants certifiés par ingrédient (le producteur, le stockeur, le transformateur et enfin le fabricant). Ce qui totalise un nombre de 24 à 28 certifications.
Les accréditations
Le label le plus souvent visible est le label AB, appartenant au Ministère de l’agriculture. Il obéit à des critères approuvés par l’ensemble de la communauté européenne. Les certificateurs sont contrôlés eux-mêmes par un organisme international : l’IAF. C’est le cas notamment du label Ecovert. Lorsqu’un pays ne possède pas d’organisme d’accréditation national, il doit nécessairement faire appel à ce type d’institution.