Prendre soin de son corps et éviter ce qui peut lui être néfaste passe inévitablement aujourd’hui par le choix des produits alimentaires mais aussi des cosmétiques et des textiles. Plus qu’un phénomène de société, le bio convoque le bon sens du consommateur – le « consom’acteur » –, qu’il n’est plus possible de berner à coups de slogans publicitaires ne vantant que des apparences. Par ailleurs, l’agriculture biologique n’est plus reléguée, comme autrefois, aux oubliettes de la surconsommation. L’enjeu devenant vital du point de vue de la santé de la planète et de ses habitants, la sagesse nécessite que la question du bio soit portée jusque sur le devant de la scène…
À une époque où la « mal bouffe » est devenue un sujet préoccupant, où les pics de pollution inquiètent les médias, les solutions se situent à portée de tout un chacun : consommer mieux et différemment n’est heureusement plus une lointaine utopie. Rééquilibrer son alimentation (moins de protéines animales, davantage de végétaux et de céréales cultivés sans pesticides et additifs), faire le choix de certaines filières de distribution, adopter un comportement d’éco-citoyen, constituent de bonnes résolutions désormais accessibles, pour peu qu’une saine curiosité soit au rendez-vous.
Une avancée sans précédent
Selon l’Agence Française pour le Développement et la Promotion de l’Agriculture Biologique, le nombre de producteurs bio en France ne cesse de progresser. Ils sont aujourd’hui environ 24 500. De quoi être optimiste quant à l’avenir ! Leur charte : des sols vivants et fertiles. Pour y parvenir, ces professionnels s’engagent à pratiquer la rotation des cultures, le recyclage et le compostage des matières organiques. Ils recourent également à des engrais et des amendements d’origine naturelle. En 2014, des chaînes de télévision grand public, comme M6, relayent l’information en diffusant, dans « La minute bio », de petites chroniques filmées consacrées à l’agriculture bio et à l’ensemble de ses filières. Les radios nationales et régionales ne sont pas en reste. Quant à l’Internet, il participe aussi à l’avancée sans précédent de la mouvance bio, via des sites spécialisés de plus en plus nombreux, mais également grâce aux réseaux sociaux.
Des bienfaits avérés
Jean-Marie Delecroix, auteur de « La nouvelle alimentation, réflexes de base », publié aux Éditions Médicis
, ne laisse planer aucun doute.
Nous savons maintenant que l’alimentation traditionnelle, écrit-il,
même bien choisie, ne suffit plus pour nous tenir en bonne santé. Les différents chercheurs nutritionnistes, des médecins, des chercheurs de l’I.N.R.S, l’ont mis en évidence. Cette alimentation est carencée en vitamines, minéraux et oligoéléments. Ces carences créent, entre autres, un système immunitaire déficient. Il continue en précisant que
les produits bio contiennent 15 % de calcium, 20 % de magnésium et de potassium, etc… de plus que les produits courants. De quoi être motivé pour commencer à passer en mode bio en ce qui concerne l’alimentation. Il est temps de redécouvrir le plaisir de cuisiner sainement, ce qui n’exclut pas la créativité. D’autant que cette qualité est aujourd’hui stimulée par toutes sortes de publications vantant les mérites des recettes naturelles, aussi bien au niveau de leurs vertus nutritives que de leurs saveurs gustatives…
Les produits bio non alimentaires
En ce qui concerne les produits non alimentaires, le référentiel COSMOS garantit les produits cosmétiques issus de l’agriculture biologique. Il regroupe quatre labels principaux en France : Nature et Progrès, Cosmebio, Écovert et Qualité France. Chacun d’entre eux affiche ses exigences en ce qui concerne la qualité des matières premières, le type d’ingrédients et de conservateurs autorisés. Acheter du textile biologique consiste encore à acquérir un matériau hypoallergénique et garanti sans produit toxique qui pourrait nuire à la peau. Du point de vue de l’environnement et du commerce équitable, faire un tel choix revient à préserver la biodiversité et l’écosystème, ainsi qu’à protéger la santé des populations qui le fabriquent. Les différents labels qui adhèrent à cette éthique sont, entre autres, Ecocert, BioRe, Eko, Naturtextil, Oko tex, GOTS…
Martine Servant