L’habitat écologique a le vent en poupe, faisant tomber régulièrement les résistances des profils dubitatifs. Depuis 2012 d’ailleurs, de nouvelles réglementations thermiques ont avalisé l’efficacité de ce type de construction. Une maison qualifiée de BBC (Bâtiment Basse Consommation) se doit de consommer cinq fois moins d’électricité que la moyenne des constructions. Des normes qui séduisent plus d’un futur propriétaire, mais inspirent aussi d’éventuels projets de rénovation s’inscrivant dans l’émergence actuelle et incontournable du développement durable…
Selon Clôde de Guise, auteur de l’ouvrage « Vers un habitat écologique », publié aux Éditions de Mortagne, une maison écologique est par définition un lieu personnalisé, conçu et pensé pour répondre aux besoins de ses occupants. Ainsi, l’impression majeure qui domine lorsque des néophytes pénètrent dans une telle construction est presque palpable. Il se dégage en effet une sorte d’osmose naturelle entre les habitants et la maison. Comme si une œuvre alchimique avait transformé les lieux.
Une maison au naturel
Pourtour aéré, matériaux naturels, économies d’énergie grâce à une fenestration abondante au sud, chauffe-eau solaire, autant de particularités qui donnent le ton : la maison semble véritablement respirer. On apprend, au fil de la visite, qu’en dehors des systèmes d’isolation conventionnels, il est possible d’utiliser des matériaux écologiques aussi efficaces – sinon plus – que les produits habituels, dont la ouate de cellulose, fabriquée à partir de papier journal trié puis broyé à sec. Le principe s’inscrit dans la mouvance du développement durable consistant à recycler ce matériau voué à s’entasser dans les décharges. La consistance de la ouate de cellulose ressemble à celle du coton et sert à construire d’excellents panneaux absorbeurs d’humidité et isolants acoustiques. Par ailleurs, le chanvre, mélangé à de la chaux, sert – quant à lui – à fabriquer des dalles. En ce qui concerne la laine de chanvre, elle reste l’alternative idéale à l’amiante et à la laine de verre, tous deux cancérogènes. Ajoutons la laine de bois et le liège comme autres matériaux issus du monde végétal.
Écologie et économie
La cuisine peut être composée d’un mobilier en bois massif dont le prix est loin d’être inaccessible. Certains cuisinistes proposent même des installations en kit respectant des critères liés à la protection de l’environnement. Facilement placés aux embouts de la robinetterie, des régulateurs de débit font économiser jusqu’à 40 % sur la facture d’eau. L’éclairage est également étudié pour dépenser moins. L’ampoule basse consommation utilise cinq fois moins d’électricité pour une durée de vie dix fois supérieure. De plus, ces lampes se recyclent à raison de 90 % de leur poids, permettant la fabrication de produits neufs. Le puits de lumière figure aussi parmi les solutions utilisées. Grâce à un capteur, il récupère l’éclairage naturel de l’extérieur et l’achemine dans les espaces démunis d’ouverture, comme le couloir, la salle de bains, le garage ou la buanderie.
Les avantages de l’éco-construction
Depuis quelques années, l’habitat écologique n’est plus réservé à une élite. Pour exemple, faire construire une maison en bois, sous certaines conditions, ouvre droit à un crédit d’impôts, à des prêts à taux zéro, à des subventions pour la mise en place d’énergies renouvelables. Les réseaux d’éco-construction invitent à réaliser des constructions préfabriquées, livrées clef-en-main et respectant une stricte éthique écologique. De quoi craquer… vraiment !
Françoise Doillon