De nos jours, on parle facilement de pollution liée à l’environnement extérieur. Les pouvoirs publics semblent prendre la situation au sérieux puisque les risques sont clairement identifiés et quantifiables. Le sujet est d’ailleurs régulièrement abordé lors de l’élaboration des programmes électoraux, toutes tendances politiques confondues. Quant aux espaces fermés que sont nos habitats, dans lesquels nous passons l’essentiel de notre temps, il n’est pas nécessaire d’attendre que les solutions viennent d’en haut pour agir…
La sphère privée demeurant – et c’est heureux – non soumise à réglementation au niveau de certains comportements, il n’en reste pas moins que la fumée de tabac reste le polluant le plus meurtrier lorsqu’elle se répand dans un endroit confiné. Ainsi, avec ses 4 000 substances toxiques, parmi lesquelles l’arsenic, l’ammoniac, l’oxyde d’azote, le monoxyde de carbone, les hydrocarbures, les composés radioactifs, les goudrons, elle devrait dissuader le fumeur le plus accro à assouvir son envie à l’intérieur de son logis, d’autant plus lorsque les personnes qui vivent avec lui ne partagent pas son addiction. Cette première mesure de bon sens réduira déjà avantageusement les risques du tabagisme passif (otites, sinusites, bronchites) sans compter les maladies cardio-vasculaires et les cancers.
Le monoxyde de carbone
Les appareils à combustion mal réglés tels que la chaudière, le chauffe-eau, le poêle, ou encore la gazinière, peuvent dégager ce gaz incolore, inodore – et donc indécelable – qu’est le monoxyde de carbone. Beaucoup de maux de tête et de nausées ont pour cause un défaut d’entretien. Il est donc recommandé de faire régulièrement contrôler son équipement. La sagesse voudrait que chaque foyer soit équipé d’un détecteur. Son prix de revient est négligeable (moins de 30 euros) en regard du bénéfice engendré au niveau de la santé.
Les COV (Composés Organiques Volatils)
Autre source inquiétante de pollution dans l’habitat : les COV. Ils sont contenus dans les colles, les solvants, les adjuvants, ainsi que dans tous les dérivés du pétrole, employés dans certains matériaux de décoration et de meubles. On les retrouve notamment dans les revêtements synthétiques, les papiers peints vinyliques, les meubles en contre-plaqué. La parade ? Bien lire l’étiquette avant d’acheter. Chaque produit de ce type est désormais soumis à un classement en fonction de son émission en COV, allant de A+ (très faible) à C (forte). Pour éviter tout risque à ce niveau, l’idéal consiste à utiliser des peintures écologiques et à opter pour des matériaux naturels non traités, souvent plus économiques et plus résistants. Ainsi, les dalles de liège contribuent à l’isolation thermique et acoustique, tout en créant un décor agréable. Pour la construction, pensez aux enduits à la chaux, au pouvoir antibactérien, et au plâtre naturel. Quant au sol, le parquet en bois massif huilé ou ciré et les dalles de linoléum véritable (toile de jute imperméabilisée à l’huile de lin) sont fortement recommandés. Idem en ce qui concerne les moquettes en fibres naturelles (jonc de mer ou coco).
Les pollutions électromagnétiques
Le four micro-ondes, le système wifi, le téléphone, l’antenne relais près de l’habitation, génèrent des CEM (champs électromagnétiques) basse fréquence plus ou moins nocifs pour l’être humain. Une des manières de s’en préserver consiste à se munir de rideaux spécifiques absorbeurs d’ondes (tissu en coton et en fil de cuivre et argent). Des fabricants proposent également des vêtements adaptés pour protéger les femmes enceintes, les enfants et les personnes hypersensibles à cette forme de pollution moderne. Quant aux fenêtres, éléments les plus perméables au CEM, il est possible – lorsqu’elles sont très exposées – de les équiper d’un écran de protection, sous forme de film auto-adhésif. Afin de limiter au maximum l’émanation de champs électromagnétiques, il reste toutefois indispensable de veiller à bien relier tous les équipements électriques avec une prise de terre et de poser des fils ou câbles munis de gaines blindées.
Nadia Banon