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Le bio
dans Signes & sens
S’habiller bio,
pourquoi c’est bon pour la santé
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Les pesticides agricoles utilisés pour la culture du coton, ainsi que l’utilisation des OGM,
ont poussé une frange de consommateurs à rechercher, dans un souci d’écologie et de
bien-être, des produits vestimentaires issus de la culture biologique.
Malgré les difficultés à obtenir la matière
première, le premier défilé de mode 100
% bio a eu lieu en 1999, médiatisant ainsi
une façon de s’habiller plus saine. De plus en plus
de salons et de marchés bio fleurissent un peu partout. L’occasion rêvée de nous initier aux multiples
bonnes raisons de faire notre shopping bio…
Se vêtir bio, pourquoi ?
Alors que les matières synthétiques ont tendance à
empêcher notre peau de respirer convenablement,
le coton bio, la laine vierge, la soie naturelle, le lin
sont des fibres naturelles en parfaite harmonie avec
celle-ci. Lorsque ces fibres sont traitées chimiquement,
elles perdent un peu de leurs qualités et leurs
propriétés. De plus, l’utilisation de certains produits associés à la culture des matières premières comme
le chlore, l’ammoniac, la soude, l’acide sulfurique…
ont un effet négatif sur l’environnement,
l’air, les sols, les eaux de surface et souterraines.
L’équilibre de la nature en est perturbé. Il faut
d’ailleurs savoir que la culture du coton est l’une
des plus nocives de la planète. Les vêtements bio
sont fabriqués dans les pays dits en voie de développement
où les législations concernant l’utilisation
des pesticides sont parfois inexistantes ou peu respectées. Les producteurs ytravaillent dans des conditions
difficiles, voire dangereuses pour leur santé. À l’inverse, les
fabricants de textiles issus de l’agriculture biologique contrôlée
respectent un cahier des charges strict sur le plan écologique
mais aussi sur le plan social (condition de travail, salaires…).
Ainsi, si d’aucuns pensent que les produits d’habillement
bio ne sont qu’une mode, en tout cas, il s’agit d’une
mode qui possède de louables raisons !
Des textiles issus du monde végétal et animal
Selon le principe du commerce équitable, développant une
éthique prenant en compte l’environnement et le revenu du
producteur, certains labels garantissent que le coton a été
produit selon des processus non polluants et non irritants.
Les règles présidant à l’obtention du label sont la rotation des
cultures afin de préserver l’équilibre des sols, l’usage du
fumier et du compost pour enrichir la terre, le recours à certaines
huiles végétales en remplacement des pesticides, la
cueillette à la main, l’irrigation raisonnée, etc. Sa culture restaure
peu à peu la fertilité des sols et l’équilibre des systèmes.
Le coton bio est produit dans le respect de la nature
jusque dans les processus de filage, d’impression et de teinture.
De plus, pour les puristes, les coloris peuvent rester
naturels, allant du blanc au beige plus ou moins foncé, en
passant par le blanc cassé. Le coton bio est cultivé en Turquie
mais aussi en Californie et en Inde. Certains vêtements bio sont essentiellement confectionnés
avec le chanvre comme matière première. Ses avantages
sont multiples. Outre ses qualités de thermorégulation et de
résistance, ses fibres ne retiennent pas l’électricité statique.
D’autre part, sa culture ne requiert l’emploi d’aucun pesticide,
herbicide et engrais chimique. Il possède aussi un
pouvoir de protection contre les U.V.
La laine, la soie et le cuir, issues du monde animal, ne sont
pas encore pris en compte par un label bio. Il faut attendre
que les pays européens déposent un cahier des charges
communs. Par contre, on peut trouver de la laine qui provient
de moutons élevés conformément aux principes de
l’agriculture bio-dynamique. Les sous-vêtements en laine
vierge ne grattent pas. Privilégiant la qualité plutôt que la
quantité, la fabrication des chaussures, chaussons ou sandales
est souvent artisanale. Il n’est pas rare que ce soit une
seule et même personne qui s’occupe de toutes les étapes
de la production, depuis la conception jusqu’à la réalisation.
Les cuirs son bien sûr tannés sans chrome, produit de tannage
très polluant pour l’environnement.
Un fondement éthique et humanisant
Au delà d’un phénomène de mode, la culture bio s’est
imposée en France. Près de la moitié de nos concitoyens déclarent en effet consommer des produits issus de l’agriculture
biologique. Les grandes surfaces ont compris cette
tendance en commençant à proposer des vêtements respectueux
de l’environnement, tout en informant leur clientèle
des raisons écologiques de leur choix. Malgré les réserves
apportées par certains, on ne peut nier une prise de conscience
: notre bien-être et notre santé n’ont pas de prix. Le
vêtement bio possède un réel fondement éthique et humanisant.
D’autant qu’il faut bien se rendre à l’évidence, ce qui ne pollue que notre voisin aujourd’hui peut se retrouver sur nos épaules un jour ou l’autre…
Delphine Winnaud
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