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Le bio
dans Signes & sens
Le chocolat,
c'est aussi
un commerce équitable et bio
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Le commerce équitable garantit aux petits producteurs de cacao des revenus corrects. La filière biologique, elle, permet la production de cacao sain, provenant de plantations respectant l’environnement.
Le « cacao équitable »
Aujourd’hui, 80 % du marché du chocolat est dominé par six multinationales, et 90 % de la production du cacao est assurée par plus de 20 millions de petits producteurs. Or, les revenus de ceux-ci sont très faibles et fortement dépendants des fluctuations – très fréquentes – du cours du cacao. De plus, l’adoption en 2000 par la directive « cacao-chocolat » de substituts végétaux du beurre de cacao à concurrence de 5 % maximum a eu pour conséquence de réduire la demande en cacao auprès des producteurs. D’où l’intérêt de développer des actions de commerce équitable, dont l’utilité a déjà été prouvée avec le café. Le cacao vendu sur le réseau du commerce équitable n’est en effet pas côté en bourse et les producteurs qui adhèrent à la charte ont, entre autres, un prix minimum garanti, toujours supérieur au cours mondial. Leur production est ainsi payée au minimum 1750 dollars US la tonne, soit près de trois fois plus que celle vendue par les producteurs africains sur le marché conventionnel. Le cacao équitable est actuellement produit par près de 45 000 familles d’agriculteurs, sur les huit pays suivants : Belize, Bolivie, Cameroun, Costa Rica, République Dominicaine, Équateur, Ghana et Nicaragua.
Bio contre pesticides
Le cacaoyer étant très sensible aux insectes et champignons microscopiques porteurs de maladies. Sa culture a donné lieu à l’utilisation massive d’insecticides et de fongicides souvent toxiques pour l’environnement et l’Homme. Parmi les plus dangereux se trouvent le lindane et les fongicides cupriques, qui font aujourd’hui l’objet d’une législation sévère, mais d’autres produits phytosanitaires non anodins sont toujours utilisés. Or, la fève de cacao est très riche en matières grasses (le beurre de cacao), qui concentrent facilement ces produits… Des inconvénients qui épargnent cependant le chocolat certifié biologique, puisqu’il provient de plantations n’utilisant ni pesticides ni engrais chimiques. Celles-ci préservent aussi l’environnement en permettant la culture des cacaoyers sous couvert forestier, comme aux premiers temps de cette culture, ce qui offre un maintien de la biodiversité et protège l’habitat des oiseaux migrateurs.
L’origine du commerce équitable
En 1986, une communauté de Chiapas (Mexique) demanda à une ONG hollandaise « un prix plus juste » pour le café qu’elle produisait, ce qui donna naissance deux ans plus tard à la création de l’association Max Havelaar et du label du commerce équitable. Celui-ci est aujourd’hui régi par des standards internationaux au sein de la Fairtrade Labelling Organization (FLO), dont l’objectif est de permettre le développement durable des producteurs marginalisés du Sud. Les neuf produits labellisés par la FLO sont le café, le thé, le chocolat, la banane, le jus d’orange, le miel, le sucre, le riz et la mangue.
Chocolat et OGM : quels risques ?
S’il n’existe pas (encore) de plantations de cacaoyers OGM, le risque existe avec les additifs placés dans le chocolat. En effet, la mention « contient des OGM » ou « issu d’OGM » est obligatoire pour les aliments et ingrédients alimentaires mais ne s’applique pas aux additifs, c’est-à-dire à la lécithine et aux amidons… Dans le doute et si vous refusez de consommer des OGM, le mieux est de choisir du chocolat bio.
Maria Bardoulat*
*Pour en savoir plus, lire :
" Le chocolat, du plaisir à la santé ",
Editions Alpen
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