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Le développement personnel
dans Signes & sens
Le sens
de la fraternité solidaire
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Le sens d’une réelle fraternité solidaire convoque la prise de conscience que les ressources sont là, suffisantes, voire en abondance, et que cette confiance seule, au détriment de la peur de manquer, peut relever le défi d’une réelle intelligence du cœur pour notre XXIème siècle…
Bien que la fraternité tienne une bonne place aux côtés de la liberté et de l’égalité sur le fronton de nos monuments officiels, il est clair que la réalité n’est pas toujours au rendez-vous de cet idéal humaniste. Pourtant, ici et là, des hommes et des femmes continuent inlassablement à tirer la sonnette d’alarme, que ce soit au sein et par le biais d’associations locales ou d’organisations plus importantes.
Condition humaine et solidarité
Il est un fait reconnu : 20 % de la population mondiale consomme 80 % des richesses alors que la moitié de l’humanité vit en-dessous du seuil de pauvreté. On peut en dire autant à l’intérieur même de nos états dits civilisés. Les restos du cœur existent depuis des décennies et la précarité est toujours là. L’abbé Pierre a alerté les consciences il y a plus de 50 ans… Pourtant des Sans abris meurent encore de froid dans nos villes. Si un sentiment de prêcher dans le désert peut s’installer insidieusement, c’est malgré tout sans compter sur la foi (d’origine confessionnelle ou non) qui soulève les montagnes. C’est le cas d’ONG comme le CCFD (Comité Catholique contre la Faim et le Développement) ou d’associations comme le GERES (Groupe Énergies Renouvelables, Environnement et Solidarités). La fibre humanitaire reste inhérente, quoi qu’il en soit, à la condition humaine. Il n’y a qu’à voir les élans de solidarité se développer spontanément lors d’une simple période d’intempérie locale (inondations, chutes de neige) pour que la notion d’alter ego (autre mais différent) prenne tout son sens. C’est fou comme la communication reprend ses droits lorsque les besoins essentiels semblent menacés.
Appartenance et différence
À une époque où la mondialisation pose des questions essentielles – Quelle mondialisation ? Au profit de qui ? Au détriment de qui ? –, le sentiment d’être citoyen du monde n’est pas un positionnement si simple que ça. Il ne s’agit pas en effet de confondre solidarité et uniformisation. La solidarité est un engagement qui convoque la différence. Aussi, plutôt qu’une relation de domination, la solidarité est indissociable de la notion de complémentarité. Tout groupe humain, affirmait la psychanalyste Françoise Dolto, prend sa richesse dans la communication, l’entraide et la solidarité visant à un but commun : l’épanouissement de chacun dans le respect des différences… Nous appartenons tous à la grande famille humaine mais chacun est unique. Ainsi, la fraternité solidaire n’a rien à voir avec une quelconque organisation sociale idyllique, même si des expériences en terme de commerce équitable, par exemple, montrent leur efficacité réelle. La notion de partage ne s’impose pas. Elle est ce qui jaillit spontanément d’un esprit libre…
Gilbert Roux
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