Sandro di Mariano Filipepi est connu sous le nom de Botticelli. Ce peintre italien, né à Florence, ne quittera pratiquement jamais cette ville. Il doit ses débuts d’artiste aux Médicis, dont des portraits qu’il réalise à la demande de cette famille. Cependant, il s’adonne aussi au dessin, en particulier pour la Divine Comédie. Botticelli a pour maître Filippo Lippi mais il sait s’en écarter avec talent : il a l’art et la manière des nuances en finesse, alors que cette période de l’Histoire n’est pas favorable à la tendresse… Est-ce à dire que le peintre propose une sorte d’art-thérapie à sa façon ? Aujourd’hui, on peut le penser car il n’est qu’à contempler les Scènes de la vie de Judith pour constater que ses représentations picturales tendent à permettre de rejoindre la douceur malgré la noirceur potentielle des sujets ou des situations du moment. Ainsi, et même lorsqu’il s’agit de peindre des modèles masculins, comme le Jeune homme avec une médaille, l’imago féminine émerge, accessible. D’ailleurs, sa passion pour les Madones va dans ce sens : elles sont tout en rondeurs. Il y a toutefois de la tentation moralisatrice didactique chez Botticelli. Contesté, cet artiste le sera du reste jusqu’au XIXème siècle. Pris dans un climat politico-religieux, l’homme n’a pas eu la capacité suffisante de s’imposer avant tout comme un artiste précurseur de la naissance d’un monde nouveau. Et de s’en tenir à cette position. Ce qui n’empêche malgré tout d’aucune façon Botticelli d’appartenir aux plus grands peintres de tous les temps.
Ivan Calatayud |
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