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Collage Du papier et des matières de toutes sortes sont nécessaires à la technique du collage. Comme son nom l’indique, ce procédé nécessite donc d’assembler puis de coller, sur un support, les morceaux de matériaux choisis. Cette technique n’est pas récente puisque le Japon la pratiquait déjà au Xème siècle. Cependant, c’est grâce au Cubisme que le collage s’est imposé 1000 ans plus tard comme vecteur expressionniste : Braque et Picasso, au tout début des années 1900, ont lancé, en France, cet apport pictural non négligeable. Le célèbre Étudiant à la pipe de Picasso, sur fond de peinture, impose déjà la trame du futur engouement pour le collage des artistes avant-gardistes du monde entier. Le collage a, quoi qu’il en soit, généré un élan créateur qui devenait urgent. Très vite, les ingrédients les plus surprenants sont utilisés par Kurt Schwitters, entre autres, comme ses célèbres tickets de métro… Max Ernst, quant à lui, fait le choix inventif de découper des clichés photographiques (Une semaine de bonté). Un peu tombé dans l’oubli pendant (à cause de ?) la guerre, les années 60 s’emparent à nouveau de la technique. Certains peintres, comme Matisse, en arrivent même à découper et redécouper leurs productions de toiles lorsque celles-ci, trop abondantes, peinent à être vendues… Ainsi, les morceaux de toiles d’hier se confondent avec la toile d’aujourd’hui. Et l’imaginaire de se déclencher… Le Nouveau Réalisme travaille à l’identique en optant pour des affiches lacérées. Les œuvres deviennent d’une stature imposante et gigantesque. Pour certains puristes, l’ère du n’importe quoi et du n’importe comment est arrivée, véritable usurpation ; pour d’autres, il s’agit de l’émergence d’un talent refoulé et réprimé par les folies guerrières récentes et compulsives. Le collage s’allie de toute façon quelque part avec un goût positif de libération et de libéralisme. En 1953, Dubuffet symbolise d’ailleurs le désir humain légitime d’évasion avec ses Collages d’ailes de papillon...
Ivan Calatayud |
