Baroque Le Baroque connut des erreurs d’interprétation : il fut assimilé à une sorte de régression qui aurait mis à mal le Classicisme. Aujourd’hui encore, ce terme peut être utilisé dans un sens particulièrement péjoratif et réducteur, rapidement synonyme de mauvais goût ! C’est Wölfflin qui habilitera ce style, en 1915, avec ses Principes fondamentaux de l’histoire de l’art. Le mouvement Baroque prend globalement naissance au XVIIème siècle mais l’approche n’est pas aisée car peuvent y être associés le Maniérisme et le Rococo. Schématiquement, le Baroque reste – en son essence – une forte identification à la volonté artistique romaine. L’esthétique n’est qu’une finalité habile qui amoindrit la volonté des suprématies politiques et religieuses. Autrement formulé, il y a de la profondeur aux élans de déterminisme dans cet ensemble architectural, combien même s’agit-il de peintures. Les messages baroques sont clairs : les mouvements n’appellent pas à l’immobilisme, ni dans le bas-monde, pas plus que dans l’Au-Delà. Ainsi en atteste Le sacrifice d’Isaac par Abraham de Pierre Paul Rubens : ce travail a duré un an (de 1620 à 1621), destiné au plafond de l’église des jésuites à Anvers. Cette œuvre, faite de symbolisme classique, reste d’une modernité époustouflante. Le Baroque, de par sa vigueur visionnaire, est appelé à traverser le temps en y occupant une place à part entière. D’autant que le Baroque garde le souci permanent de respecter et de lier les règnes minéral, végétal, animal et humain. Ce message quaternaire, sphérique dans son projet implicite, explique que le Baroque, même s’il dérange, s’impose en rondeurs.
Ivan Calatayud |
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