Détrempe Comme le nom de cette technique l’indique, il s’agit de détremper les couleurs avec de l’eau. On pourrait parler de délayage également. Cette méthode précède – en règle générale – immédiatement le passage à l’acte pictural. Certains peintres ajoutent, à cette modification de la matière, de la gomme ou de la colle, d’où l’expression peinture à la colle. On pourrait imaginer que ce procédé est facile, nécessitant que peu de soins et d’attention, alors qu’il s’agit du contraire ! La préparation est soignée, voire méticuleuse. Il y a d’ailleurs dans cette façon de faire une symbolique bien précise puisque ce moyen efficace de préparation remonte aux Égyptiens. Une fois l’encollage réalisé sur un support parfaitement lisse (qui peut être mural), il faut le laisser sécher suffisamment longtemps. Puis la surface sera ré-encollée à plusieurs reprises. Lorsque le niveau de séchage est atteint, le ponçage prend le relais. C’est à partir d’une uniformité de qualité que les peintures sont accueillies. Au fur et à mesure des siècles, et des pénuries économiques, on retrouve des remplacements d’ingrédients ou des ajouts : jaune d’œuf mélangé à du vinaigre, cire d’abeille, miel etc… En revanche, si le procédé est efficace et donne un résultat intéressant et pérenne, le travail de l’artiste devra être rapide car l’ensemble de l’alchimie des techniques mélangées sèche à la vitesse V, ne permettant quasiment pas de retouches a posteriori. Par ailleurs, est tout à fait déconseillée la superposition de matières car une réaction quasi chimique engendre la réapparition en surface de l’application de base. Toutes ces difficultés ont entraîné progressivement l’arrêt de la détrempe, en grande majorité, au profit de la peinture à l’huile.
Ivan Calatayud |
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