Art brut Peut-être est-ce un bon narcissisme qui a poussé Jean Dubuffet à monter son association loi 1901 : La Compagnie de l’Art brut ? Nous sommes en 1948 et ce peintre a le désir que l’ensemble de ses collections soit rassemblé. Ce, dans un souci noble de transmission didactique. Essentiellement. Mais Dubuffet veut aussi étendre ce principe. C’est ainsi qu’il l’explique lui-même : il s’agit de productions de toute espèce (dessins, peintures, broderies, figures modelées ou sculptées, etc.) présentant un caractère spontané et fortement inventif, aussi peu que possibles débitrices de l’art coutumier ou des poncifs culturels, et ayant pour auteurs des personnes obscures, étrangères aux milieux artistiques professionnels… Cependant, le peintre pose ses limites car il redoute certaines dérives toujours actives dès que se manifeste l’inconscient projeté sur un support. Son association ne saurait en aucun cas être le bouc émissaire d’une expression manuelle pathologique. La Compagnie de l’Art brut connaît toutefois une assez longue éclipse après son arrêt en 1951, malgré la présence engagée d’André Breton, entre autres. Onze ans plus tard, l’association prend un nouvel essor, avec des publications, dont un répertoire de près de 4000 œuvres d’artistes qui ont le respect d’une certaine fidélité à l’idée première de Jean Dubuffet. La collection ne cesse de grossir au fil des années. Elle est aujourd’hui la propriété de la ville de Lausanne.
Ivan Calatayud |
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