Le futurisme, mouvement artistique italien dans un premier temps puis international, naît avec la publication dans le Figaro, le 22 février 1909, d'un Manifeste technique de la littérature futuriste. Ce premier manifeste du futurisme a Filippo Marinetti comme fondateur et chef de file. Il montre la machine comme image de modernité par excellence, mythifiant les engins de transport rapide : train, bateau et surtout automobile...

D’origine italienne, né en Égypte, Filippo Marinetti fait ses études en français puis vient à Paris où il obtient son baccalauréat. Vivant entre la France et l’Italie, il maîtrise aussi bien la langue de Bossuet que l’italien et publie des poèmes, dès 1898, dans des revues symbolistes : La Vogue, La Plume, La Revue blanche, puis il crée Poesia en 1904.

Le concept « futuriste »

Les artistes qui adhèrent au futurisme s'appliquent à illustrer le mouvement et son concept : la vitesse. Immergé dans cette dimension, l’Homme trouve un accord avec le dynamisme universel car tout bouge, tout court, tout se transforme rapidement. À partir de là, on peut analyser deux sortes d’images contiguës. Les unes de type rétinien, dues à la persistance des visuels : un cheval au galop n’a pas quatre pattes mais vingt, tel le « Le Cavalier rouge » de Carlo Carrà en 1912. D’autres, plus abstraites, liées à l’expérience bergsonienne de la durée, intègrent des images fragmentaires inscrites plus ou moins profondément dans le souvenir. Mais les futuristes chercheront surtout à débarrasser la société italienne de son lourd patrimoine historique et artistique, ainsi que de son passé. Ils glorifieront l'avènement de la modernité. Par voie de conséquence, les futuristes sont de plus en plus fascinés par la machine industrielle récente, les transports et les télécommunications. Dans la peinture et la sculpture, des lignes incisées et des formes angulaires sont utilisées pour transmettre un sentiment de dynamisme. Une des caractéristiques principales du futurisme est la recherche d'automatisme à travers l'utilisation d'images répétées, d'objets ou de chiffres disposés dans un ordre logique : donner l'impression d'une vitesse, d'un rythme mécanique. Sur un plan plus technique, le concept du futurisme impose de briser la couleur en facettes et l'utilisation quasi systématique de la forme cubiste.

Futurisme et société

Le futurisme illustre ainsi les évènements présents, comme pour témoigner de la vie sociale : en attestent « Périphérie » de Boccioni en 1909 ou encore « Nocturne place Beccaria » de Carlo Carrà en 1910. Le futurisme se calque également sur des évènements plus tragiques, ce qu’on peut observer avec des toiles symboliques comme les « Drapeaux à l’autel de la patrie » de Balla en 1915, le « Train blindé » de Severini en 1915, « La fureur des émeutes », « Les Funérailles de l’anarchiste Galli » de Carrà en 1911 ou, plus prosaïquement, des échauffourées comme « Rixe dans la galerie » de Boccioni en 1910. Ces motifs permettent encore de marier violence et mouvement. En outre, les futuristes savent intégrer avec subtilité la dimension de psychologie humaine dans leurs œuvres, comme en attestent les « États d’âme » de Boccioni en 1912.

La fin d’un mouvement

Le mouvement futuriste, en peinture comme en littérature, reste très actif jusqu’en 1940. Toutefois, dès 1915, des divergences se mettent en place, entraînées par les positions fascistes de Marinetti : il considère en effet que le régime fasciste est une concrétisation des idéaux futuristes. Marinetti adhère en 1919 au parti fasciste puis publie en 1924 Futurisme et fascisme. Loin de se limiter à l’art, le futurisme s’avère aussi, selon Marinetti, une manière de vivre. Ce mouvement s'éteint en 1944 avec la mort de son propre fondateur. Le futurisme, de nos jours, demeure peu connu, voire ignoré du grand public, alors que le cubisme, curieusement proche dans la technique, reste très populaire.

 

Ivan Calatayud

 

Mon cours de peinture ?
Une vraie thérapie !

Julie, 35 ans, cadre bancaire à Lyon, se sent de plus en plus stressée par sa hiérarchie qui lui impose des chiffres toujours plus élevés. Un jour, alors qu’elle se baladait dans un centre commercial, elle est attirée par une petite publicité fluorescente sur un panneau de petites annonces. Elle raconte : Ce qui m’a tout de suite attirée, c’était le titre de la pub, « Peindre pour vaincre son stress ! ». Je rentre chez moi en ayant pris soin de bien noter le téléphone. J’appelle. Mon interlocuteur, art-thérapeute, m’explique sommairement sa méthode de travail de groupe. Je m’inscris à la cession qui débute le mois suivant. Au premier cours, je me sens apaisée. Devant ma toile blanche, je commence à tracer une ligne, puis une autre, puis un applat de couleur vert foncé. Peu à peu, un bien-être m’envahit. Mon professeur me conseille alors d’aller plus loin dans « ce qui me procure ce bien-être ». Je décide de continuer en traçant des lignes et en posant des couleurs sur la toile. Je me rends compte alors que non seulement je commence à exprimer mes émotions mais je reçois en même temps une influence de ma propre œuvre picturale. C’est un véritable dialogue entre la toile et moi qui commence à s’instaurer. Pour la première fois de ma vie, je réussissais à vaincre quelque chose en moi que je ne maîtrisais pas jusqu’alors. C’était le début de ma thérapie par la peinture... Depuis, je prends l’habitude, en contemplant mes œuvres, de regarder mes émotions avec une certaine distance, les distinguant de moi-même. Une colère exprimée sur ma toile, en devenant extérieure, ne présente plus le même caractère personnel et menaçant. En apparaissant sur ce support, elle prouve qu’elle peut me quitter pour entrer dans un objet. Et pour moi, c’est un commencement de guérison...
Aujourd’hui, Julie, mieux dans sa peau, atteint ses objectifs professionnels plus facilement. Son directeur d’agence vient même de lui proposer une promotion. Julie prépare également sa première exposition de peinture !