Quadrilatère Issu du latin Quatuor (quatre) et latus (côté), le quadrilatère est un terme qui renvoie d’emblée à la géométrie. On peut trouver comme équivalence l’usage du mot tétrapleure ou encore tétragone, ces deux termes affichant leur origine grecque. Quoi qu’il en soit, le quadrilatère – comme sa formule le véhicule de nos jours encore – est un polygone à quatre côtés. C’est à Peletier que l’on doit l’emploi du vocable quadrilatère et ce, dès 1554. Certains peintres appliquent au XXIème siècle encore la pratique géométrique pour préparer l’équilibre de la représentation de leurs œuvres. Ainsi quadrillent-ils leur support. L’artiste choisit ici une sorte de contrainte qui le guidera mais qu’il devra respecter au nom de ses propres projections. Dürer aimait cette technique déconcertante quant au « rendu » final pour le regard non averti. Dans sa toile La Vierge au Rosaire, qu’il a peinte en 1506, les mains des joueurs de luth occupent une position inattendue. Effectivement, dans cet exemple, Dürer donne l’illusion de cordes virtuelles qui ne se soucient pas de la moindre réalité instrumentale. En outre, la peinture géométrique utilise de façon instinctive le quadrilatère, ce qui n’exclut pas le recours par l’artiste d’autres figures telles le cercle, le cylindre ou le triangle. Mais les liens entre les tracés géométriques ne doivent rien au hasard. Si l’inconscient de leur auteur travaille à l’insu du conscient comme source d’inspiration, ce langage manifeste – une fois exprimé sur la toile – le désir fondamental de l’artiste. C’est ainsi que l’œuvre picturale de Raphaël, Saint Michel et Satan, réalisée en 1518, donne la mesure de toute la complexité d’une telle technique.
Ivan Calatayud |
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