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Quarderonner Quarderonner vient de quart de rond. Les tailleurs de pierre quarderonnent mais les menuisiers aussi. Quant aux peintres, à leur façon et avec leur propre matériel, ils nous rappellent que nos artisans embellissent nos maisons et nos bâtiments publics. Prenons l’exemple d’Auguste Renoir. Né à Limoges le 25 février 1841, d’une mère couturière et d’un père tailleur, il est possible d’envisager qu’inconsciemment les outils professionnels de ses parents l’aient poussé à … quarderonner ! D’ailleurs, à peine âgé de 13 ans, le jeune Pierre-Auguste devient apprenti porcelainier. Autant dire que, pour des tas de raisons, il doit arrondir les angles, même si la décoration de pièces de vaisselle lui est (déjà) confiée. Après d’excellentes études au cours du soir de l’École de dessin et d’arts décoratifs, puis à l’École des Beaux-Arts de Paris, Renoir aime à montrer qu’il adore les formes arrondies. Jusqu’à sa célèbre signature ! Il est vrai que le fait d’être entré dans l’atelier de Charles Gleyre lui a fait rencontrer des génies de la peinture… douce : Claude Monet ou encore Alfred Sisley. Il aime Ingres et Gustave Courbet. Les formes féminines s’affichent, les poses lascives aussi. Mais Renoir adore les femmes, comme Eugène Delacroix. D’ailleurs, Auguste Renoir marche sur ses pas, se lançant à son tour dans la représentation de femmes orientales. Puis, fait intéressant, l’artiste exécute son chef d’œuvre : le Bal du moulin de la Galette en 1877. C’est alors que Gustave Caillebotte lui achète ce tableau et lorsque l’on sait que Caillebotte avait peint deux ans auparavant ses Raboteurs de parquet, on peut dire que nos plus grands talents de la peinture se sont inspirés de l’attrait pour le quart de rond, retrouvé implicitement dans grand nombre de leurs œuvres…
Ivan Calatayud |
