Sculpter,
rien que des avantages !

Pratiquer la sculpture permet d’avancer dans un processus d’harmonisation de l’être tout entier. Le fait de pétrir la matière pour en faire émerger une forme convoque à la fois la réalité de la matière, l’imagination du pratiquant et le désir d’apprendre des techniques spécifiques.

Il y a véritablement tout à gagner en s’engageant dans cette discipline. Témoin Catherine, enseignante en maternelle, qui confirme que depuis cinq ans qu’elle s’adonne à cette activité, elle a non seulement modelé la glaise, mais aussi son existence. La sculpture ouvre de nombreux champs qui ne la limitent pas seulement au modelage. Gros plan sur une activité qui n’offre que des avantages…

Des techniques plurielles

- Le modelage : le principal avantage de cette méthode est que les « repentirs » sont autorisés. En effet, la matière peut être retirée ou ajoutée à tout moment. D’autre part, la souplesse du matériau (l’argile, la cire, le plâtre et les pâtes à modeler diverses) permet une grande liberté.
- La taille : son principe consiste à soustraire, à l’aide d’un outil, des éclats dans une matière dure pour dégager de sa gangue une forme. Il est possible de tailler sans croquis préalable ni modèle. Il suffit de tenir compte de la forme originelle du bloc pour faire émerger une forme. Pour exemple, Guy avait récupéré un bloc de marbre dans une carrière qui lui faisait penser à un pied. Prenant son propre pied pour modèle, il réalisa une œuvre d’une grande qualité. Pour les plus académiques, ils préfèreront la taille avec mises au point, recopiant fidèlement un modèle à partir de mesures exactes.
- L’assemblage : cette technique est ouverte à une infinité de matériaux de récupération ; donc elle est peu onéreuse. Fabrice utilise caoutchouc vieilli, métal cousu, bois trempé, tissus, papiers, pour réaliser de très originales sculptures pleines d’intelligence et d’humour. Un autre avantage, et non des moindres, consiste à utiliser les trois méthodes à la fois.
Le plaisir d’être soi
Comme l’explique le sculpteur Farzaneh Mehri, sculpter est un plaisir… une façon d’être fidèle à soi-même et de trouver de l’audace… Comme toute activité artistique, la sculpture demande avant tout de se faire le cadeau de la rencontre avec sa véritable identité. Le résultat n’a pas automatiquement à plaire, et s’il attire des louanges, c’est de surcroît. Se libérer du regard limitatif d’autrui est le premier concept à intégrer. Ce qui ne signifie pas qu’il faille se passer des praticiens plus expérimentés. Les professeurs, les maîtres vont apporter leurs techniques, leur point de vue, corriger les erreurs, mais l’essentiel est à l’intérieur, comme la forme à l’intérieur de la matière brute. Et personne d’autre que le sculpteur lui-même ne peut la dévoiler. Sculpter est l’occasion unique de développer ce rapport intime avec soi… et avec quelques autres.

Sculpter et exposer

L’éthique du sculpteur étant posée, il pourra alors se confronter au monde de la subjectivité : la société. Pour cela, il existe aujourd’hui un outil fabuleux : Internet. L’avantage de cette forme de communication est qu’il suffit de présenter ses œuvres sur la toile pour déclencher des réactions évolutives : rencontres, confrontations… Exposer est une possibilité de plus en plus abordable. Des associations existent qui accepteront d’exposer vos œuvres et de les faire connaître. L’art rencontre actuellement un renouveau et n’est plus réservé à une élite. Je ne sculpte pas pour être célèbre ou pour être riche, dit encore Farzaneh Mehri. Ce qui ne l’empêche pas d’en être à sa cinquième exposition. Montrer ses sculptures relève d’une offrande, d’une proposition loin d’être indécente puisqu’elle laisse l’observateur libre. Ce qui constitue l’immense opportunité de l’expression artistique. C’est assurément pour ces raisons que, comme le souligne le poète et musicien Gérard Yung, l’art reste éducatif…

 

Simon Elkaïm

 

 

Les stages de sculpture

Certaines techniques de sculpture nécessitent une durée d’apprentissage spécifique pour être convenablement intégrées. C’est pour cela que des ateliers proposent des stages sur plusieurs jours. Méthodes et méthodologies y sont dispensées dans les meilleures conditions possibles. Viviane, à l’issue de ses cinq jours de stage sur le travail du bronze, en est revenue pleine de projets : Nous étions un groupe de cinq personnes, guidées par un artiste expérimenté. J’ai vécu ce stage en étant de jour en jour plus concentrée sur mes productions. Au-delà des techniques, j’ai appris à sortir d’un certain dilettantisme. Le résultat ? Je produis et travaille infiniment plus qu’avant le stage…