Né à Paris le 5 janvier 1900, Yves Tanguy, fils d'un officier de marine breton, passe toutes ses vacances dans le Finistère « au milieu des menhirs ». Ces imposants monuments préhistoriques fascinent le jeune peintre qui les intègre très rapidement dans ses premiers paysages fantastiques.
Les débutsEn 1918, Tanguy s'embarque sur des cargots en Afrique et en Amérique du Sud. Enrôlé dans l'armée française en 1920, il rejoint Tunis où il fait la rencontre de Jacques Prévert, poète et écrivain, qui deviendra son meilleur ami. En 1922, les deux hommes se retrouvent d’ailleurs à Paris. Un tableau de Giorgio De Chirico, « Métaphysique », dans la vitrine d'une galerie, le bouleverse profondément. C’est décidé, il sera peintre ! Sans formation aucune, Yves Tanguy dessine et peint dans ce contexte ses premières toiles réalisées à la manière de De Chirico... Le groupe surréalisteEn 1925, Yves Tanguy fréquente le groupe surréaliste puis André Breton. Dès lors, il est accepté comme un surréaliste. Mais, après quelques tentatives infructueuses, s’auto-jugeant pas assez original, trop influencé, l’artiste, déçu, détruit le travail de toute une année. Il faut attendre 1927 pour qu’apparaisse, selon lui, dans ses peintures, un style plus personnel. Dès lors, l’artiste perfectionne sa technique, tout en créant un monde imaginaire et symbolique. Ses oeuvres gagnent en fluidité, ouvertes sur de grandes étendues liquides, désertiques. Après 1930, son style change encore. Ses paysages deviennent rocheux et minéraux, cette fois dans des étendues infinies de plage où le ciel se mêle au sable. Tanguy n'a jamais vraiment communiqué ses motivations picturales, tout comme il n’a donné de titres à ses tableaux...
L’Amérique, dernière ligne droiteEn 1939, Tanguy émigre en Amérique et s'installe avec sa femme, Kay Sage, une artiste américaine rencontrée lors d’un «Salon des indépendants», dans une fermette à Woodbury, dans le Connecticut. La palette s’enrichit considérablement et il peint sur de plus grands formats. Plusieurs tableaux, comme «Divisibilité infinie» (1942) et «Lentement vers le Nord» (1942), contiennent des tubulaires, des constructions géométriques avec des éléments organiques qui suggèrent le monde des machines. En 1955, l’artiste meurt subitement d'une hémorragie cérébrale. Huit ans plus tard, après avoir établi le catalogue complet des oeuvres de Tanguy, Kay Sage se suicide par balle... Les cendres de ce surréaliste «lunaire» sont dispersées, suivant ses dernières volontés, en baie de Douarnenez, non loin de Locronan, le village d'origine de sa famille. Son ami Pierre Matisse, fils du peintre Henri Matisse, sera son exécuteur testamentaire.
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