En 1957, des artistes se rencontrent dans un climat tendu. Il s’agit du Groupe Zéro. Ces jeunes vivent à Düsseldorf, la guerre a laissé des traces douloureuses et l’Allemagne semble plus préoccupée par la politique que par l’art ! Ces artistes veulent donc réagir à leur façon, considérant que toute médiation picturale a des choses à dire. En revanche, ils sont hostiles à l’Expressionnisme abstrait. Le Groupe Zéro décide d’apporter une luminosité bienveillante aux supports. Sa façon d’occuper l’espace est en quelque sorte kleinienne. Toutefois, conscient de l’affaiblissement de sa patrie, Zéro se soucie aussi de l’évolution de la technologie. Il tisse ainsi un lien entre l’Univers et l’humanité. Ce souci permanent pousse le groupe à contacter Fontana et les adeptes du Nouveau réalisme et du Cinétisme. L’aluminium devient « son » matériau. Il le travaille de façon quasi cosmique. Si durant assez longtemps, Zéro fonctionne avec ses deux acteurs principaux – Heinz Mack et Otto Piene –, en 1961 Gunther Uecker se joint au mouvement. L’intérêt d’un « reconstructivisme » se renforce avec ce nouveau venu mais Uecker a une vision plus agressive de l’avenir qui est manifeste dans ses compositions. L’usage de clous reste un symbole oblatif qui entraîne, pour une large part et certainement, la dissolution du Groupe Zéro en 1967.
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