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Les médecines douces
dans Signes & sens
Le curcuma prisé
par la naturopathie
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De la famille des zingibéracées, le curcuma, sorte de gingembre à la chair orangée, très prisé par la médecine ayurvédique et chinoise, fait l'objet d'études depuis les années 1970. Cette racine possède en effet de nombreux atouts santé…
Traditionnellement destiné à parfumer les soupes, les curry et les tajines, il est aujourd'hui clairement établi que ce rhizome possède des vertus anti-inflammatoires et anti-oxydantes. Ces caractéristiques en font un excellent nutriment préventif pour se prémunir de nombreuses affections, comme les troubles digestifs, mais aussi certains cancers, ainsi que la maladie d'Alzheimer.
L'importance de la curcumine
Situé au 5ème rang parmi 1 000 aliments analysés quant à leurs effets anti-oxydants, le curcuma doit ce classement à ses flavonoïdes et ses composés phénoliques mais surtout grâce aux propriétés de la curcumine. Plus active que la vitamine E, la curcumine se révèle un puissant antiseptique et un antibactérien efficace. Elle protège, de fait, contre les maladies en lien avec le stress oxydatif, telles les maladies cardiovasculaires, et joue un rôle prépondérant dans la détoxification cellulaire. À noter que 200 mg de curcumine pure nécessite 4 à 20 grammes de poudre de racine de curcuma. En Inde, pays dans lequel les habitants consomment de 2 à 4 grammes de curcuma au quotidien, les spécialistes ont remarqué un faible taux de certains cancers, dont le cancer colorectal. Par ailleurs, les naturopathes préconisent sa consommation en cas de douleurs rhumatismales et d'ulcères gastroduodénaux. En Occident, les suppléments alimentaires dosés en curcumine pallient la faible utilisation de curcuma dans la cuisine.
Les autres composants
Le curcuma moulu renferme également du fer, minéral indispensable au transport de l'oxygène dans l'organisme et à la formation de globules rouges dans le sang. Il facilite la fabrication de cellules neuves, d'hormones et de neurotransmetteurs chargés d'un bon influx nerveux. Consommé avec un apport de vitamine C, l'absorption du fer − issu du végétal qu'est le curcuma − en est facilitée. Autre apport important véhiculé par le curcuma : le manganèse. Agissant comme cofacteur de plusieurs enzymes, il aide une douzaine de processus métaboliques et participe à la prévention des dommages causés par les radicaux libres.
La posologie curative
Parallèlement à son usage préventif, le curcuma s'utilise surtout de manière curative en cas de troubles digestifs bénins. Plusieurs possibilités sont offertes :
- Le rhizome séché en poudre : il suffit d'en consommer de 1,5 gramme à 3 grammes par jour, soit en l'absorbant directement, soit sous forme d'infusion à raison de plusieurs tasses dans la journée.
- L'extrait fluide : de 1,5 à 3 millilitres par jour.
- La teinture : 10 millilitres par jour.
En ce qui concerne des inflammations plus tenaces, la naturopathie conseille, après avis médical, les extraits normalisés à 95 % de curcuminoïdes, de manière à obtenir l'équivalent de 300 milligrammes à chaque prise, à réitérer 3 fois par jour.
Henri Vallat
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