Ces dernières années, la question des retraites a largement été discutée par nos gouvernants. L’augmentation de la durée de vie, alliée au déficit économique, a fini par faire reculer l’âge légal du départ, tout en réévaluant à la baisse le montant des pensions. Aussi est-il important d’anticiper ce moment important en se posant les bonnes questions…
Quelle est la date la plus opportune pour faire valoir ses droits ? De combien sera le montant de l’allocation ? Est-il sage de commencer à épargner ? Comment se préparer à l’inactivité professionnelle ? Autant d’interrogations qui exigent quelques débuts de réponses.
L’âge légal
Concernant tous les régimes de retraite, qu’ils relèvent du secteur privé ou public, l’âge légal minimum pour faire valoir ses droits est de 60 ans et 9 mois pour les assurés nés entre le 1er juillet et le 31 décembre 1951. Ceux nés en 1952 font partie de la deuxième génération concernée par le relèvement de l’âge de la retraite, celui-ci augmentant par paliers, à raison de 5 mois supplémentaires par classe d’âge. Pour les travailleurs nés en 1955 et après, il atteint 62 ans. Toutefois, un assuré qui ne justifie pas d’une durée d’assurance minimale ne bénéficie pas d’une retraite dite « à taux plein ». Décomptée en trimestres, la durée de cotisation tient compte de l’ensemble de la carrière. Ce qui explique aussi le fait que les personnes ayant commencé à travailler très tôt puissent bénéficier d’un départ anticipé. Quoi qu’il en soit, à partir de 50 ans, il est fortement conseillé de se faire établir un dossier auprès des organismes administratifs compétents de manière à pouvoir évaluer la date à laquelle il est le plus intéressant de faire sa demande, ainsi que le montant de la somme perçue.
L’épargne
L’assurance-vie constitue le placement favori des Français pour préparer financièrement leur retraite sans être obligé de travailler un nombre d’années supplémentaires au cas où le montant de la pension ne permettrait pas un pouvoir d’achat raisonnable. Il est évident que plus tôt la souscription prend effet, plus grand sera le bénéfice au moment voulu. En l’an 2000, un tiers des ménages avait déjà opté pour cette solution. Mais depuis une dizaine d’années, des contrats d’épargne dédiés spécialement à la prévention retraite sont proposés (Préfon, contrats Madelin). L’immobilier constitue une autre solution à long terme très appréciée. Depuis la réforme de 2003, il est possible aussi de s’adresser à trois nouveaux dispositifs : le PERP (Plan d’Epargne Retraite Populaire), le PERCO (Plan d’Epargne pour la Retraite Collectif) et le PERE (Plan d’Epargne Retraite d’Entreprise). Certaines entreprises possèdent un dispositif d’épargne salariale. L’industrie, l’énergie, la banque restent les secteurs les plus concernés. En 2010, 243 000 établissements offraient déjà cette possibilité.
Une nouvelle vie à préparer
Même si elle est ardemment désirée, le moment de la retraite peut devenir un océan de liberté dans lequel on peut se noyer si l’inaction prend le dessus. Les bonnes questions à se poser bien en amont sont du type :
À quoi vais-je consacrer mon temps libre ? Que n’ai-je jamais osé faire jusqu’à présent ? Peut-être est-ce le moment de s’investir dans le bénévolat, de s’adonner à une pratique artistique ? Peu importe, à condition que ces projets ne restent pas de simples vœux pieux sans passage à l’acte. D’autres challenges attendent tout futur retraité. D’autant que, comme l’écrit fort justement le romancier Jean-Bernard Pouy, il sera bon de pouvoir se dire après avoir négocié ce virage de l’existence :
La retraite, c’était tout simplement l’arrêt tant attendu d’un esclavage relatif et moderne. C’est tout. Pas l’arrêt du plaisir. Pas celui de la vie…
Hubert Jaffier