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Le développement personnel
dans Signes & sens
Jean de la Bruyère disait : « Ceux qui font mauvais usage de leur temps sont les premiers à se plaindre de sa brièveté ». Stress aidant, la vie quotidienne se résume souvent à une course effrénée contre la montre. Nous nous disons débordés, toujours sur le qui-vive. Pourtant, un minimum de prise de conscience suffirait à ce que l’existence ne nous file pas entre les doigts…
Gérer son temps, explique Christine Benoit dans son ouvrage « Réussir à coup sûr votre vie personnelle et professionnelle », c’est garder à l’esprit que la vie n’est pas éternelle et qu’elle a une fin. Faisant écho à cette affirmation, la théorie psychanalytique associe la névrose d’échec – touchant aussi bien la sphère affective que sociale – à une angoisse du temps. Raison de plus pour décider de ne plus se laisser envahir par un inconscient qui, faisant fi de toute limite spatio-temporelle, risque de nous faire gaspiller un capital pourtant précieux en terme d’épanouissement.
L’évaluation de ses propres rythmes
Une erreur souvent commise par les sujets qui se disent vampirisés par le chronomètre qui tourne consiste à se laisser envahir par un esprit de compétition. Ainsi, se comparer à autrui fait oublier que chacun possède ses propres cycles. Sommeil, fatigue, il faut tenir compte de leur rythme afin de mieux l’adapter à nos activités, conseille Christine Benoit. Après une journée d’efforts musculaires intenses, continue-t-elle, la lecture est un bon choix. Mais après une réunion de cinq heures, la pratique d’un sport est bénéfique. Il est également important de se fixer des objectifs raisonnables en accord avec ce que nous sommes capables de réaliser, sans quoi nous risquons de perdre progressivement de l’énergie. Pour y parvenir, évaluez précisément les moments que vous désirez consacrer à votre vie familiale, à vos loisirs et à votre activité professionnelle. Il s’agit d’équilibrer ces différentes sphères de façon à ce qu’aucune d’entre elles ne prenne le pas sur une autre. Si votre poste exige de votre part du sérieux et de l’autorité, précise encore Christine Benoit, reprenez votre sens de l’humour et votre joie de vivre en rentrant chez vous… N’adoptez pas la technique du « coûte que coûte ». Et ne considérez pas les repas en famille comme du temps perdu...
L’action immédiate
Kerry Gleeson, auteur de « Mieux s’organiser pour gagner du temps », cite le docteur Linda Sapadin écrivant dans son ouvrage « It’s about time » : Remettre à plus tard dégrade inévitablement l’image que l’on a de soi, entraînant ainsi une perte d’optimisme, de joie de vivre et d’énergie créatrice. La première chose à faire pour bien manager son temps et éviter un stress inutile consiste donc à pratiquer l’action immédiate. Il s’agit de lister sur une feuille de papier ce qui paraît important, puis de se concentrer sur le début de la liste et de régler les problèmes séance tenante, sans laisser les rationalisations infiltrer le psychisme. Ce réflexe efficace permet de se sentir d’ores et déjà beaucoup plus libre et léger.
La délégation des tâches
Pas facile pour certains de savoir déléguer. Le fait de vouloir tout maîtriser de A à Z conduit inévitablement à être à un moment ou à un autre submergé. Il existe à cela des raisons profondes qu’il est bon de savoir débusquer en se posant les bonnes questions. Ainsi, ne pas faire confiance à un collègue de bureau pour traiter un dossier, refuser que les enfants participent aux tâches ménagères sous prétexte qu’ils ne sauront pas, peuvent être des attitudes qui dénotent un désir inconscient de garder le pouvoir. Elles alimentent également une plainte discutable, comportement que la psychologie appelle bénéfice secondaire. S’interroger à ce sujet et lâcher prise instaurera sans aucun doute un relationnel de meilleure qualité, tout en libérant un créneau horaire utile, voire sympathique, dans votre agenda journalier.
Didier Herriot
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