Vouloir à tout prix une fusion de tous les instants risque de compromettre une relation de couple. Le leurre consistant à croire que pour qu’il y ait entente, il faut que les deux partenaires fassent les mêmes choses, si possible au même moment…
Pourtant, l’expérience montre que sans liberté, le couple se structure toujours sur un rapport dominant-dominé, souvent camouflé, et source de mal-être pour l’un comme pour l’autre.
Le chantage affectif
Jouer, par exemple, la carte du type « Si tu m’aimais, tu m’accompagnerais à la fête de l’école » est une agression caractérisée. En clair, la remarque signifie : « Tu ne réponds pas à ma demande, donc tu es mauvais ! ». Pour ne pas perdre l’amour de son épouse, un mari prendra peut-être sur lui mais c’est oublier qu’il lui fera payer inconsciemment ou même consciemment : « Au fait », pourra-t-il lancer en pleine fête, « demain je ne pourrai pas réparer ton vélo, j’ai un dossier urgent à boucler… ». Le conflit se met en place insidieusement… C’est bien pour parer à cette escalade conflictuelle que Chantal Calatayud, psychanalyste, dans son ouvrage « Accepter l’autre tel qu’il est », publié aux Éditions Jouvence, encourage la décision d’un détachement salvateur : On comprend très vite, écrit-elle, que cette libération ouvre sur l’installation d’une paix relationnelle dont nous sommes tous les grands bénéficiaires. En effet, continue-t-elle, « Tu me casses les pieds ! », « Lâche-moi les baskets », « Arrête de me suivre à la trace »… Voilà énumérés et alignés quelques expressions qui en disent long sur les attitudes courantes d’attachement et de dépendance. Hormis l’humiliation subie, ces critiques peu compréhensibles sèment davantage encore le doute, l’angoisse, le manque de confiance en l’autre et en soi…
Les vacances, une occasion de lâcher prise
Gisèle s’étonne : Depuis que j’ai accepté, dit-elle, que Jean participe à une randonnée d’une semaine en Corse, je le sens paradoxalement beaucoup plus amoureux et attentif. C’est comme si la confiance que je lui ai accordée resserrait nos liens... Il n’y a effectivement de relation amoureuse authentique que dans la confiance et dans la liberté. Confiance en soi d’abord. Si un partenaire sait qu’il peut vaquer à ses occupations sans qu’il se sente coupable d’abandonner l’autre, il le rendra au centuple. Avoir une compagne bien dans sa peau lui donnera envie de la séduire. Si la particularité de la gent féminine est l’accueil et l’intériorité, n’oublions pas que celle de la gent masculine est d’être attirée par l’extérieur ! Comprendre ces caractéristiques n’est en aucun cas se soumettre à un machisme d’un autre temps. Il s’agit plutôt d’une réalité psychogénétique que nos modes de fonctionnement unisexe ont un peu trop tendance à oublier. Vouloir retenir un homme en l’enfermant dans trop d’amour, c’est le mal aimer et être mal aimée en retour. Alors c’est décidé : en vacances, je lâche les baskets à mon homme !
Monique Lherme
Quand peut-on parler de jalousie
dans le couple ?
1- Si le partenaire est jugé trop élégant pour aller travailler.
2- Si le conjoint donne l’impression d’être pressé de partir.
3- Si des pulsions récurrentes poussent à lui téléphoner toutes les deux heures (mais oui, ça existe !)
4- Si des angoisses surgissent une heure avant le retour de l’aimé(e).
5- Si l’élu(e) heureux (?) est observé(e), dévisagé(e), voire reniflé(e) dès qu’il (elle) rentre.
6- Si le partenaire subit un véritable interrogatoire sur ce qu’il a fait dans la journée.
7- Si des jugements négatifs, dénués de fondement, entraînent une critique compulsive concernant la jeune et jolie secrétaire du mari ou le big boss de l’épouse.
Il est bien évident que pour qu’il y ait jalousie avérée, il faut que les 7 attitudes précédentes se répètent quasi quotidiennement.