|
Le développement personnel
dans Signes & sens
Comment ne pas se laisser
happer par le chômage ?
|
L’avenir appartient certes à celui qui se lève tôt, à condition toutefois d’avoir encore un objectif. Parmi les 3 millions de chômeurs que compte la France, tous ne réagissent pas de la même manière. Lorsque certains se laissent envahir par l’improductif « À quoi bon ? », d’autres – et ils sont plus nombreux qu’on ne le croit – font cependant de cette période un véritable tremplin évolutif…
L’estime de soi est la première composante de la personnalité qu’il s’agit de préserver lors d’un licenciement professionnel ou d’une recherche d’emploi. Outre les envois de CV et les diverses prospections, il reste essentiel de ne pas sombrer dans une attitude défaitiste le reste de la journée. Trop de dépressions, issues de ces situations critiques, sont dues au fait que le regard des autres importe… Et s’il s’agissait, au bout du compte, de l’occasion de trouver enfin sa vraie place ?
Se poser la question du sens
Au-delà des apparences, se retrouver au chômage n’est jamais une fatalité. Pourquoi moi et pas le voisin ?, serions-nous malgré tout tentés de pester. Pourtant, rester sur cette forme de plainte, aussi justifiée soit-elle, ne change rien à la réalité du moment. Gilles Guyon, auteur de l’ouvrage « Le coaching pour tous, du coaching de travail au coaching de vie », publié aux Éditions Quintessence, écrit : Lorsqu’il se passe des situations de rupture professionnelle, tout d’abord il est intéressant de comprendre pourquoi cette éviction vous arrive afin d’avoir une explication sur la raison et le vrai sens que cela peut représenter pour vous. Autrement dit, il est absolument nécessaire de comprendre cette difficulté en la positivant, même si ce réflexe approprié semble douloureux. Ainsi cette période d’inactivité extérieure représente-t-elle déjà potentiellement l’opportunité d’une salutaire introspection.
Un mal pour un bien
Le pire des comportements à éviter absolument consiste à laisser s’installer une sorte d’oisiveté, comptant seulement sur une proposition providentielle. Si ces miracles surviennent parfois, ils sont loin d’être majoritaires et agir reste beaucoup plus sage pour multiplier les ouvertures. Aujourd’hui, les statistiques affirment qu’un chômeur a beaucoup plus de possibilités de trouver un emploi lorsqu’il change d’orientation professionnelle. Voici une des clés positives de l’époque que nous traversons. Autrefois, un professionnel exerçait son métier à vie, sans toujours trouver l’énergie de changer de cap si cette activité ne lui convenait plus. Il est toujours pathétique d’entendre des retraités témoignant de leurs regrets de ne pas avoir réalisé leurs rêves professionnels intimes. Ainsi, Alain – 70 ans – se plaint de n’avoir pas suivi son intuition. Il aurait pu devenir ingénieur du son dans le milieu du spectacle mais il a préféré être cadre dans l’usine nucléaire tout près de chez lui. Il regrette amèrement aujourd’hui cette attitude, simplement induite par le fait que son père pensait que le spectacle ne nourrissait pas son homme… Par le passé, cette résistance était souvent la conséquence d’une fidélité discutable aux diktats familiaux. Et si, à l’inverse, cette période de chômage était une chance de plus pour se défaire de ces mauvais conditionnements parentaux ? Il suffit de se renseigner sur les nombreuses formations proposées ici ou là pour ne pas se limiter à sa seule spécialisation professionnelle, tout en gardant un lien avec elle. Marine, licenciée d’un grand salon de coiffure, a effectué une formation en art-thérapie avec succès et vient d’ouvrir son cabinet en libéral… J’ai toujours été attirée par la peinture, dit-elle, mais je n’avais pas les compétences d’une artiste. Par contre, dans le salon de coiffure, j’aimais beaucoup le côté relationnel avec la clientèle qui me confiait souvent son intimité. Aujourd’hui, dans mon nouveau travail, c’est comme si mon inconscient avait synthétisé les éléments les plus authentiques de mon être. Je ne remercierai jamais assez le destin de m’avoir amenée jusqu’ici…
Solange Fumanal
|