Notre société en crise ne peut plus se permettre raisonnablement le gâchis. Cependant, nous jetons en moyenne 20 kg de nourriture chaque année ! Et dire qu’il suffirait d’adopter simplement quelques réflexes pour que le bon sens anti-gaspillage de nos grand-mères, souvent moqué à tort, soit reconnu d’utilité publique…
Les pouvoirs gouvernementaux, par l’intermédiaire d’un site ministériel, assurent effectivement qu’en ce qui concerne la chaîne alimentaire, c’est plus de 7 millions de tonnes qui sont jetées. A l’échelle européenne, ce seul gaspillage pourrait suffire à nourrir 200 millions de personnes. Heureusement, la prise de conscience est telle qu’une journée nationale de sensibilisation est spécialement prévue dans le but de mobiliser les citoyens et de valoriser les initiatives. L’objectif avéré est de réduire de moitié le chiffre d’ici à 2025.
Le rangement des courses
L’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie), sensibilisée à la question, préconise le rangement comme premier conseil à respecter. En outre, établir une liste de courses après inventaire de ce que l’on a déjà évite d’emblée l’erreur d’acheter deux fois le même produit. Au retour du magasin, il s’avère raisonnable de vérifier les dates de péremption afin de disposer sur le devant ceux qui doivent être consommés en priorité. Il est important également de les ranger au bon endroit selon leur mode de conservation (frigo ou placard). Une bonne habitude consiste aussi à emballer les « restes » dans du film alimentaire pour garder leurs saveurs et pouvoir les réutiliser dans une nouvelle recette. Pensons à la congélation lorsque nous avons vu trop grand, notamment en ce qui concerne la viande et le poisson.
Limitation des emballages
Les emballages restent l’une des principales sources de gaspillage de papier et de plastique. Mieux vaut choisir un seul récipient d’une quantité équivalente plutôt qu’un pack de 12. Le bénéfice est considérable, même du point de vue financier. De la même manière, remplir un bidon de lessive à l’aide d’écorecharges permet de diminuer de 50 à 70 % la quantité d’emballage et de réduire de 25 kg par an sa production de déchets. On évitera les sacs en plastique qui s’accumulent ou se jettent après usage en optant pour un cabas ou un sac réutilisable.
La réparation
Un réflexe pas toujours cohérent consiste à jeter un produit (lave-linge, téléviseur, ordinateur) lorsqu’il ne marche plus pour en acheter un autre. Or, une réparation est parfois possible. Il suffit de s’adresser au service après-vente et d’être vigilant sur les dates de garantie en conservant les documents nécessaires. Au pire, avant d’envisager la décharge, s’adresser à un professionnel compétent pourra déterminer si l’opération est plus avantageuse qu’un nouvel achat. La démarche est identique au niveau du dressing. Un talon usé se porte chez le cordonnier, un accroc à un vêtement peut faire travailler une retoucheuse pour un coût raisonnable…
Au bureau
Économiser le papier paraît anodin mais en prenant conscience des piles de copies imprimées et destinées à être jetées, il apparaît plus sage de privilégier l’option recto-verso en utilisant les verso « ratés » en guise de brouillons. Avec un minimum d’attitudes citoyennes de ce type, il devient possible d’économiser sa consommation de papier à raison de 6 kg annuels ! Un bénéfice précieux, non seulement au niveau financier mais aussi du point de vue écologique compte tenu des arbres abattus pour les produire… D’autre part, la pause-café avec sa tasse préférée éviterait les centaines de milliers de gobelets en plastique jetées chaque année au bureau…
Les objets inutilisés
Et si, avant de mettre à la poubelle les objets non utilisés qui encombrent la maison, nous nous demandions s’ils pourraient servir à quelqu’un ? D’abord l’entourage bien sûr mais aussi les associations de type Emmaüs ou La Croix Rouge. N’oublions pas non plus Internet qui multiplie les sites de petites annonces…
Véronique Vial