Le verbe latin « vacare », à partir duquel prend son origine le mot « vacance », signifie « faire le vide » ou « être sans ». En voyage ou chez soi, il s’agit donc de souffler en se délestant, pour un temps, des fardeaux liés au travail. Pas toujours facile cependant de faire un véritable break salvateur. Si le corps n’est plus physiquement sur le lieu professionnel, l’esprit, lui, a une propension à ne pas vraiment lâcher prise. Pourtant, des vacances réussies parviennent à déconnecter sans se sentir coupable.
Selon les sociologues, 10 à 15 jours de vacances peuvent se révéler suffisants pour que l’ensemble corps/esprit se recharge en énergie. À condition toutefois de prendre la résolution de stopper les ruminations…
Stop au vagabondage psychologique !
Il se peut que votre mental se mette à vagabonder de la mauvaise manière.
Je pense souvent à mes parents agriculteurs, explique Pierre,
qui n’ont jamais pris un jour de vacances. Ce type de culpabilité peut sournoisement gâcher tout un séjour. Il s’agit alors de couper court. Vous n’êtes pas responsable de l’histoire de vos géniteurs et ils n’ont fait que leur devoir en vous accompagnant sur votre propre chemin de vie. Il se peut également que des considérations sociétales, telles que la courbe du chômage, les difficultés que rencontrent certains de vos proches, vous empêchent de profiter pleinement de congés pourtant mérités. Là aussi, vous punir de ces manifestations dont vous n’êtes pas responsable ne résoudra rien. Bien au contraire. Si vous faites grise mine durant cette période de repos, vos réservoirs énergétiques se videront. Au lieu de reprendre en forme, plein d’optimisme, vous participerez et rajouterez à la morosité ambiante. Un autre obstacle consiste à penser au travail pendant votre séjour consacré à la détente. Plutôt que laisser vos problèmes vous gâcher la vie, prenez une heure pour les lister. Hiérarchisez leur importance, élaborez des solutions accessibles et calez sur votre agenda les espaces nécessaires pour les régler en rentrant. Puis revenez ici et maintenant sereinement, l’esprit apaisé.
Le temps d’exister
Il est essentiel de conscientiser chacun de vos moments libres sans chercher à planifier, du moins les premiers jours, vos activités. Cette mauvaise attitude ne ferait,
in fine, que reproduire un schéma expérimenté tout au long de l’année. Prendre le temps d’exister, en vacances, revient donc à s’accorder le droit à la spontanéité. Il s’agit avant tout de privilégier le plaisir plutôt que la contrainte. Oublier ses soucis consiste à sortir du cadre traditionnel. Si vous êtes fan de grasse matinée, pas question de vous en priver, d’autant que vous serez plus disposé à vous autoriser une veillée tardive conviviale ou encore une sortie festive.
Non aux obligations !
Votre budget ne vous permet pas de partir de chez vous ? Qu’importe. Le ressourcement est tout à fait possible à la maison. Évitez cependant de raisonner en terme de résultat du type
Je vais en profiter pour réaménager le garage, refaire les peintures, etc. Les vacances doivent rester des vacances. Prenez plutôt le temps de vous retrouver en famille et d’échanger autrement. Une promenade en voiture, une balade en forêt, un pique-nique au bord de l’eau seront peut-être moins productifs d’un point de vue matériel mais plus enrichissants affectivement ! Ce qui ne vous empêchera pas de bricoler mais à votre rythme et sans stress.
Une pause légitime
Vous méritez amplement cette pause. Répétez-vous cette évidence plusieurs fois dans la journée, histoire de l’intégrer ! Et si vous avez une tendance à ne vivre que pour votre profession, sachez que nul n’est irremplaçable ! Cette réflexion philosophique vous aidera à débrancher. Pour votre plus grand bien…
Bernard Fermaud