Les préparations à la naissance, qu’elles soient d’inspiration sophrologique, psychanalytique, yoguique, sont autant de médiations possibles pour aborder le jour de l’accouchement avec le plus de sérénité possible. Pour autant, aucune obligation ni nécessité en la matière. De simples conseils anticipatoires peuvent largement suffire…
Le célèbre gynécologue Frédérick Leboyer termine son livre « L’art du souffle » par un passage poétique qui résume tout le mystère, l’ambivalence, et surtout la beauté de la naissance : Comment naîtra l’enfant ? Comme un sourire. Comme ce soupir qui s’exhale de ton bouleversement, qui monte du fond de ton anéantissement, de ton ravissement… Ainsi, donner la vie reste, pour la maman, une expérience unique, passant bien sûr par des douleurs, mais toujours suivies d’une joie indicible lorsque la sage-femme dépose bébé dans ses bras…
Les conséquences de la peur
Il est important, surtout pour un premier accouchement, de ne pas se laisser envahir par l’angoisse. Les spécialistes insistent sur l’importance de dédramatiser ce moment éprouvant. Il a cependant été exagérément alimenté par un inconscient collectif judéo-chrétien qui, par réaction, a développé la pratique de la péridurale, accouchement certes sans douleurs mais toujours discutable et discuté. Du côté de la psychanalyse, sauf cas médicalement justifié, la péridurale n’est pas véritablement prônée. Effectivement, l’inconscient de l’enfant, subissant ce qu’Otto Rank a appelé, dans son ouvrage du même nom,
le traumatisme de la naissance en raison d’une
angoisse de dissociation, ne se sent pas accompagné par sa génitrice, ce qui peut accentuer ledit traumatisme. Il est d’ailleurs à noter que certaines femmes perçoivent instinctivement ce manque et ne souhaitent pas réitérer l’expérience pour leur deuxième enfant. Ceci étant, la douleur physique et la durée du travail peuvent être augmentées par un manque de confiance et une appréhension excessive. Placer la peur à distance consiste donc à se centrer sur soi en se mettant à l’écoute de son corps et de son souffle. Une respiration abdominale permet de diminuer largement le stress, les tensions et les émotions négatives.
L’importance de bouger
Pendant les contractions et tant que vous le pouvez, il n’est pas nécessaire de rester allongée. Il est même préférable de marcher, de changer de position. Si vous êtes encore à la maison ou si la Maternité est équipée, prenez un bain chaud et soulagez ainsi l’intensité douloureuse grâce à la détente occasionnée. En cas de perte des eaux, demandez toutefois l’avis de la sage-femme ou du gynécologue.
Visualisation et Pensée positive
La sophrologie conseille de visualiser les contractions telles des vagues qui montent avant de se déposer sur la plage. Vous pouvez aussi imaginer une fleur de lotus ou une rose qui s’épanouit au fur et à mesure de l’avancée du travail. Ou encore envisager l’après accouchement, ce moment béni où une nouvelle vie qui s’incarne aura pris sens. La pratique de la Pensée positive est également d’une grande aide et contribue à ce que le mental ne défaille pas. Construisez-vous une phrase courte, tel un mantra, que vous répèterez durant tout l’accouchement. Ce peut être J’ai confiance en moi ou J’ai confiance en mon bébé…
Nadine Vernet