Dans les années 70, Yves Saint Laurent déclare que le métier de styliste est un art à part entière, initiant de nombreuses vocations, que ce soit dans la haute couture, le prêt-à-porter mais aussi dans des secteurs spécialisés : lingerie, chaussures, accessoires…
Le créateur Eymeric François, lors d’une rencontre avec des étudiants, décrit deux qualités essentielles pour exercer ce métier : La tête perchée bien haut dans les nuages pour l’imagination et les pieds bien sur terre pour la réalité commerciale… Ainsi, si la motivation reste la première qualité demandée à un candidat styliste, la créativité, l’ouverture d’esprit, le sens de l’observation, la réactivité, restent des prérequis importants.
Une complémentarité
Bien que seulement quelques grands créateurs soient connus du grand public, on compte aujourd’hui des milliers de stylistes en France exerçant pour les nombreuses chaînes de prêt-à-porter. Leur fonction consiste à puiser l’inspiration dans le contexte sociétal, voire dans la rue. Élaborant leur création en fonction d’une recherche effectuée sur le choix des matières premières (tissus, imprimés), leurs dessins et autres croquis respectent l’identité de la maison de couture : ils collaborent ainsi étroitement avec le modéliste chargé de passer à la phase de construction pratique du vêtement. Le travail d’un styliste ne consiste donc pas seulement à fournir au modéliste croquis et échantillons de matière mais il doit être capable d’accompagner l’exécution du prototype jusqu’à sa validation. C’est pour cette raison que sa formation professionnelle ne se limite pas au dessin mais comporte également l’acquisition de compétences techniques en couture.
Se former
Les établissements de formation au stylisme sont en général dirigés par des personnes passionnées.
J’apprécie beaucoup cet enseignement où l’approche est toujours individualisée, témoigne un élève styliste,
mais il demande une technicité importante. Il est important, par exemple, de savoir coudre correctement de manière à anticiper le travail du modéliste et lui donner les bonnes indications… Il n’existe aucune voie vraiment royale pour accéder à ce métier singulier, les maîtres-mots étant la passion et l’envie. Si l’Éducation Nationale propose un bac section « Art appliqué » ou un BTS design, d’autres filières sont également possibles via des écoles de stylisme privées, des écoles de mode ou des formations à distance. Sachez à ce propos que certains sites Internet proposent des cours de stylisme et de modélisme pour quiconque veut simplement s’initier et réaliser à domicile ses propres vêtements.
Des débouchés intéressants
Le domaine de la mode génère une véritable industrie et les offres d’emploi sont nombreuses. Beaucoup de PME lancent leur propre style, en se spécialisant dans le vêtement pour homme, pour femme, pour enfant, dans le sport, le tricot etc. Les grands magasins, les centrales d’achat, les cabinets de style, les salons, sont autant d’opportunités pour trouver sa voie. De nombreux stylistes en place expliquent qu’ils ont tout simplement trouvé leur job grâce aux petites annonces. Une fois formé, les syndicats professionnels sont habilités à donner de très bonnes adresses au futur professionnel. Un débutant est souvent pris en qualité d’assistant et fait sa place dans l’entreprise en fonction de sa créativité. Un styliste confirmé peut passer par des boutiques de gestion, contacter des bureaux de presse pour se faire connaître et placer ses créations dans des magasins. Si, en première intention, ce métier requiert un investissement personnel très important, un styliste sérieux gagne très bien sa vie…
Gabrielle Bonnet