À l’heure où l’institution du mariage n’a pas l’air d’avoir dit son dernier mot, malgré un certain consumérisme sexuel prônant le « tout et tout de suite », de plus en plus d’hommes abordent le lien conjugal tels de véritables chevaliers servants. Preuve que le terme « engagement » garde encore pour eux son sens le plus noble.
Elle est révolue l’époque où l’on se mariait pour faire comme les autres. C’est peut-être parce que l’on ne montre plus du doigt des couples non mariés que la perspective d’une alliance officielle relève d’un véritable désir. Dégagé de l’opprobre du divorce, la gent masculine renoue ainsi avec l’antique sagesse de Socrate qui conseillait (non sans quelque humour machiste à replacer dans le contexte de l’époque) : Dans tous les cas, mariez-vous. Si vous tombez sur une bonne épouse, vous serez heureux, si vous tombez sur une mauvaise, vous deviendrez philosophe, ce qui est excellent pour l’homme…
Une preuve d’amour
Dépassée quelque peu aussi
La non-demande en mariage de Brassens ! C’était peut-être oublier en effet que recevoir une demande en mariage pour une femme reste une reconnaissance. Il s’agit d’une preuve objective. Agnès se souviendra toujours de celle d’Alain :
Il m’avait invitée au restaurant. Je ne m’y attendais pas du tout. Lorsqu’il a sorti l’écrin de la bague, j’étais déjà ravie mais lorsqu’il m’a regardée dans les yeux et qu’il m’a demandé si je voulais l’épouser, j’étais transportée… Ce moment restera gravé dans ma mémoire. Je me suis senti respectée et aimée dans tout mon être. C’était beaucoup plus solennel que dans une église. La balle était dans mon camp. J’ai choisi en disant « oui » un ancrage que je ne regrette toujours pas après 32 ans de mariage…
Au-delà de la promesse
« Ah tu verras, tu verras… Tu l’auras ta maison avec des tuiles bleues, des croisées d’hortensias, des palmiers plein les cieux… » : ainsi chantait le poète pour reconquérir sa belle. François, enseignant, a épousé Jocelyne il y a deux ans et ne s’en arrête pas aux mots. Pour lui, il ne suffit pas de promettre :
Je considère que le mariage est quelque chose de sérieux. C’est pour moi un véritable challenge. Je me fais un point d’honneur à tenir mes promesses. Jocelyne rêvait d’une maison. Aussi, après avoir fait le nécessaire auprès de la banque, j’ai maintenant le désir que notre nid soit non seulement douillet mais conforme à nos idées écologiques. J’ai toujours su que lorsque je trouverais l’âme sœur, je mettrais tout en œuvre pour que ses rêves deviennent réalité...
Indépendante et chouchoutée
Le mariage est loin d’être une prison pour Priscilla : Je suis une « bosseuse », passionnée par mon métier de commerciale. Mariée à Yves depuis 15 ans, non seulement il ne m’a pas empêché de me réaliser professionnellement mais il m’y a poussée. Lorsque je baissais les bras et que je voulais tout arrêter, il m’a aidée à calmer mes angoisses et je suis repartie de plus belle. De l’extérieur, nous ne ressemblons pas à ce que l’on peut s’imaginer d’un couple. C’est souvent lui qui assume nos deux enfants et moi qui fais rentrer la plus grande partie de l’argent dans notre foyer. Pourtant, je n’en retire aucune supériorité, tout comme Yves ne se sent en aucun cas infériorisé. Il reste le chef de famille et j’ai souvent bien besoin qu’il me protège et me « chouchoute ». Finalement, il m’a épousée et m’a en plus offert une existence royale…
Frédéric Lemaire