Beaucoup d’adeptes plus ou moins tardifs du yoga témoignent qu’ils y sont venus en raison d’un ennui de santé, d’un conflit émotionnel ou, en tout cas, à la suite d’un événement qui les a poussés à chercher des solutions pour être plus en accord avec eux-mêmes. Tous assurent que cette discipline a été une véritable révélation, aussi bien sur le plan de la santé physique que de l’équilibre psychologique…
Le terme « yoga » provient du sanskrit « yug » signifiant « joindre, relier, unir ». Existant depuis des millénaires et mis par écrit par le Sage Patanjali, il a donné naissance à plusieurs méthodes, chacune adaptée au profil de l’aspirant. Certains professeurs de cette discipline ont d’ailleurs l’habitude de dire qu’il existe autant de types de yoga qu’il y a de pratiquants. Une manière d’affirmer que le rapport à cette méthode relève de l’unicité de l’être et qu’il appartient à chacun, à partir des exercices proposés, d’établir une relation intime avec elle, donc avec soi.
Le hatha-yoga
Parmi une vingtaine de formes de yoga pratiquées dans l’Hexagone, le plus accessible pour le néophyte reste le hatha-yoga. La plupart des salles de yoga en font le socle de l’apprentissage. On compte en France plus de 50 000 professeurs se réclamant de cette pratique. Selon Sri Ananda, auteur de « Yoga, harmonie du corps et de l’esprit »,
la pratique des asanas (postures yoguiques) et du pranayama (contrôle du souffle), mieux connu sous le nom de hatha-yoga, n’est pas seulement utile pour acquérir une parfaite santé, conserver la jeunesse et préserver la vie, mais elle est destinée à développer la force intérieure qui permet à l’Homme de surmonter les défaillances et de supporter avec sérénité les épreuves. Ainsi, le hatha-yoga rejoint le raja-yoga dont le but suprême est l’état de supra-conscience…
Aline a commencé le hatha-yoga à 40 ans à la suite d’une dépression nerveuse liée à son divorce.
Ces cours ont eu valeur de réelle thérapie, témoigne-t-elle
. Ils m’ont aidée à sortir de l’impasse où je me trouvais. Le yoga s’adresse au corps et à l’esprit. Il m’a redonné force, courage et dignité…
Les asanas
Selon la tradition hindoue, le Dieu Shiva (maître suprême du yoga) a montré 8 400 000 asanas, soit autant qu’il y a d’espèce vivantes, pour permettre à l’humain de maintenir son corps en parfaite santé et ainsi accéder à la réalisation spirituelle. Au fil des âges, les maîtres yoguiques ont considérablement diminué leur nombre. En réalité, pour l’Homme moderne, 20 à 25 suffisent. Sri Ananda affirme : Aucune méthode de culture physique, aucun sport au monde ne peuvent apporter ce que ces postures sont en mesure de donner au corps humain, sans fatiguer et épuiser les organes. Non seulement les asanas opèrent sur tout le soma un massage externe mais elles offrent aussi un exercice absolument unique des organes internes. À noter que la porte d’entrée du yoga étant la relaxation, aucun asana ne doit se réaliser en forçant, chacun ayant à suivre son propre rythme.
Le pranayama
En sanskrit « prana » signifie « force vitale » et « ayama » se traduit par « maîtrise ». Selon le yoga, le prana, manifesté par la fonction respiratoire, est en jeu dans plusieurs autres fonctions, volontaires et involontaires, y compris le cillement des yeux et le bâillement. Il n’assure pas seulement l’efficacité physique mais il régule et anime également le psychisme. Sri Ananda écrit : La pensée est le maître absolu contrôlant l’énergie pranique. Si nous pouvons nous rendre faibles et malades en créant des pensées fausses et négatives, nous pouvons aussi nous guérir en expulsant les mauvaises pensées et en les remplaçant par des pensées positives… La pratique des exercices de pranayama, axés sur le souffle, contribue de fait largement à s’extraire des ruminations mentales.
Le docteur Werner Bubb, spécialiste des voies digestives, préfaçant l’ouvrage de Sri Ananda, encourage d’ailleurs à tenter l’expérience yoguique. Ce procédé, écrit-il, est applicable à la médecine préventive, à l’auto-thérapie, et à la rééducation, toujours avec la même efficacité…
Jean-Luc Piot