Je fais le choix de progresser


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Le manque de confiance en soi est-il le mal du siècle, au point d’entraîner toutes sortes d’autres grands problèmes sociétaux comme la dépression, la solitude ou l’absentéisme au travail ? On peut le redouter à en croire les sociologues. Ceux-ci constatent une tendance marquée : de plus en plus de sujets semblent s’enfermer dans une spirale de croyances négatives.

Dès les premières minutes de vie, l’enfant se nourrit des paroles réconfortantes des adultes qui l’entourent. A force d’accompagnements et d’encouragements, il va développer son désir d’explorer tous les objets du monde extérieur. Et comme l’apprentissage des interdits est indispensable, l’ouverture parentale à l’audace de l’enfant s’avère tout aussi nécessaire. La reconnaissance est le carburant de l’estime de soi et donc de la confiance en soi. Pour préparer les adultes de demain, il est très important que les parents soient particulièrement attentifs à cet aspect des choses : nourrir le narcissisme de l’enfant pour qu’il ose s’engager. Métaphoriquement, nous pouvons comparer cela à la sève qui permet à la plante de se développer.

Que faire si un sujet n’a pas eu cet apport durant l’enfance ?

Rien n’est jamais perdu ! Tout ne se joue pas tout à fait avant six ans. Considérons plutôt que tout se joue avant la mort ! C’est plus prometteur... L’individu peut se reconstruire à partir du moment où il accepte de coopérer loyalement avec lui-même, pour atteindre un but : se sentir mieux dans sa peau et dans sa tête. Certains sujets y arrivent seuls, d’autres avec l’aide d’un psychothérapeute.

Les bonnes résolutions à adopter se déclinent selon quinze axes :

• Apprivoiser ses peurs. Faites la liste de toutes vos peurs et allez à leur rencontre, en vous posant chaque fois la même question : “ A quel danger réel ou imaginaire me renvoie cette peur ? ”. Ensuite, répondez à cette deuxième question : “ De quoi ai-je besoin pour être rassuré(e) ? ”. Enfin, parlez de vos peurs avec quelqu’un qui va vous écouter sans vous juger et qui vous accompagnera dans le travail d’apprivoisement de celles-ci.
• Accepter d’être plus juste avec soi-même. Si vous acceptez d’avoir des défauts, vous acceptez aussi d’avoir certaines compétences. Il convient de décider de sortir de l’image négative permanente vis-à-vis de vous-même pour devenir bienveillant avec vous-même ! Commencez à remettre les choses dans une balance imaginaire que vous viendriez de faire réparer : elle est juste et ne bascule jamais tout à fait d’un côté ou de l’autre.
• Se greffer un petit applaudimètre intérieur. Il est à l’intérieur de vous. Personne d’autre que vous ne le voit en action. Il fait “ bravo ” des deux mains quand vous avez fait quelque chose de bien et dont vous êtes satisfait(e). Voici enfin un concurrent loyal à votre juge intérieur.
• Reconnaître avec humilité ses qualités singulières. Rare est celui qui ne connaît pas ses défauts. En revanche, il est une espèce en voie de disparition : celui qui connaît et ose parler de ses qualités intrinsèques ! Faites, par écrit, la liste de vos qualités personnelles. Ensuite, intégrez-les dans votre vie. Vous vous sentirez plus fort(e).
• S’autoriser à recevoir. Il existe une difficulté majeure chez de nombreuses personnes à accepter les bonnes choses de la vie. Utilisez la méthode L’Oréal : “ Parce que je le vaux bien ! ”. Par exemple, exercez-vous à recevoir un compliment en disant tout simplement : “ Merci, je l’accueille du fond du cœur ”. Plutôt que : “ Mais non, c’est rien ”.
• Être attentif à occuper sa place. Ne restez pas en retrait mais occupez votre espace. Considérez qu’il y a de la place pour tout le monde. Prendre celle-ci n’a rien à voir avec le fait de voler quelqu’un d’autre. Dès la naissance, chaque être humain a le droit d’exister sur la terre...
• Oser faire des demandes claires. Positionnez-vous en vous permettant de faire des demandes précises par rapport à vos besoins. Cela fait aussi partie du développement de votre potentiel confiance. Plus vous vous affirmerez clairement quant à vos réelles nécessités, plus vous vous respecterez.
• Accepter de dire non. Cela paraît difficile pour certains alors que c’est tellement simple : quand c’est non à l’intérieur, cela doit rester non à l’extérieur. Souvent, nous y associons la peur de ne plus être aimé(e)... Or, dire non en expliquant vos raisons devient même quelque chose de sécurisant pour l’autre.
• Renoncer à être aimé(e)... tout le temps. Tout n’est pas amour absolu, tout le temps. Les sentiments cohabitent étrangement : l’amour, la colère, la haine. Même si nous avons tous besoin d’être aimés – c’est humain – acceptons de nuancer : sentons-nous capables d’exister même sans cela. Acceptons le manque.
• Identifier ses émotions. Quand on est perdu sur un chemin, en voiture, on est bien content d’avoir un GPS pour nous ramener sur la bonne route. Dans nos stages de gestion des émotions, nous équipons chacun d’un GPS émotionnel ! Un outil pour apprendre à identifier ses émotions et ensuite les exprimer afin d’avancer.
• Sortir des vieux schémas d’éducation et des croyances automatiques. Pour les uns, il convient d’être solide pour exister. Pour d’autres, ce sera de faire plaisir ou d’essayer d’être parfait. Les milliers de fois où nous avons entendu des messages de ce type dans notre famille d’origine ont pour effet que nous agissons inconsciemment avec un ou deux pilotes d’éducation, gravés dans notre disque dur mental.
• Apprendre la dérision et l’autodérision. Dédramatisez les événements de la vie. On peut même aller jusqu’à rire – avec bienveillance – de nos propres fragilités.
• Veiller à se faire plaisir. C’est une des prescriptions les plus importantes ! Apprenez à vous occuper de vous comme vous vous occuperiez de votre meilleur ami. Cela n’a rien à voir avec l’égoïsme. C’est s’autoriser à se faire du bien, un maximum de fois, chaque jour, seul ou avec l’autre.
• Décider fermement de rouvrir son cœur à autrui. Il s’agit souvent d’une étape cruciale en psychothérapie quand on a subi des traumatismes importants. Refaire confiance au genre humain quand on a vécu des situations vraiment difficiles est avant tout une décision du cœur.
• S’occuper de son corps. Retrouver le contact avec son corps permet de ressentir progressivement davantage d’unité et de sécurité intérieure. Il existe différentes méthodes pour y accéder pleinement : le massage sensitif unifiant, le watsu, le yoga, le Tai-Chi, etc.
La confiance en soi demande avant tout de prendre la ferme décision d’aller vers le changement positif. Il s’agit d’un vrai travail de développement personnel. S’il n’y a pas de satisfaction absolue, celle-ci reste tout de même accessible à chacun. Certes, les boulimiques du bonheur seront éternellement déçus. Il convient donc d’accepter de prendre du recul pour mieux s’élancer. Puis rebondir. A condition toutefois de bien vouloir repenser sa vie autrement.

Dimitri Haikin

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