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Le développement personnel
dans Signes & sens
Garder sa motivation au travail
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Le dictionnaire définit la motivation comme relevant d’un « facteur conscient ou inconscient qui incite l’individu à agir de telle ou telle façon ». Autrement formulé, ce processus constitue l’étincelle nécessaire à tout passage à l’acte. Lorsqu’il fait défaut ou a tendance à perdre de sa vivacité au niveau de la sphère professionnelle, pas question cependant de paniquer !
Il est normal d’éprouver par moment une baisse de régime au travail. Le tout est de ne pas la laisser s’installer outre mesure. Selon les travaux – incontournables sur le sujet – du célèbre psychologue américain Abraham Maslow (1908-1970), la motivation a pour fonction de réduire les tensions liées à cinq besoins humains hiérarchisés sous forme d’une pyramide. En prenant conscience de ces différentes strates, une énergie nouvelle se déploie…
Le besoin physiologique
Le premier étage de « La pyramide de Maslow » concerne les fonctions vitales. On a parfois tendance à l’oublier mais toute activité professionnelle comble le besoin physiologique primaire que constitue l’alimentation. Ainsi, travailler revient à ne plus dépendre de quelqu’un d’autre pour se nourrir. Il s’agit d’un point très important car il est question d’autonomie. Pouvoir faire ses courses sans problème pécuniaire n’est malheureusement pas donné à tout le monde. La précarité et la dépendance guettent si un déni reste posé sur cette réalité fondamentale. Le simple fait de prendre conscience que le frigo est bien rempli suffit à reprendre confiance en soi et à surtout apprécier ce que l’on pourrait ne pas avoir.
Le besoin de sécurité
Le deuxième étage fait référence au logement. Un emploi permet de payer son loyer, donc d’avoir un toit sur la tête. Ainsi satisfait-il le besoin de sécurité. Pas si anodin que cela à une époque où les informations télévisées montrent chaque hiver des images de trop nombreux SDF soumis aux rigueurs du froid.
Le besoin d’appartenance
Le troisième étage correspond à l’axe de socialisation, identifié par Maslow en tant que besoin d’appartenance. Faire partie du monde du travail sollicite en effet une ouverture bienfaisante sur le monde extérieur. C’est un grand progrès du XXème siècle que la femme, autrefois reléguée essentiellement aux fourneaux, ait pu accéder à l’univers des hommes. Il faut savoir que les troubles nerveux féminins du XIXème siècle – les fameuses hystériques des débuts de la psychanalyse – étaient en partie liés au fait qu’elles ne possédaient pas réellement de statut social. Toutes les études psychosociologiques actuelles s’accordent d’ailleurs sur l’affirmation que le chômage fragilise l’équilibre psychique d’un individu, même s’il touche des allocations confortables. Tout métier, aussi routinier soit-il, reste fondamentalement protecteur.
Le besoin de reconnaissance
Si la majorité des travailleurs voient en général leurs trois premiers besoins satisfaits (encore faut-il en objectiver l’importance), il est parfois plus difficile de passer à cet étage qui renvoie à l’estime de soi. Le problème est ici d’ordre subjectif. L’erreur, souvent commise et vectrice de démotivation, consiste à attendre qu’un supérieur hiérarchique, voire un collègue, reconnaisse la qualité des tâches effectuées. Hélas, ce n’est pas toujours le cas et la situation finit par générer des conflits épuisants, responsables de stress. Il est alors important de se recentrer sur les trois premiers étages de la pyramide en se disant que c’est à nos compétences seules que nous devons ces acquis amplement mérités. Tous les coachs de vie transmettent que la véritable estime de soi ne passe jamais par un tiers, aussi haut placé soit-il. Un acte bien fait porte en lui-même ses fruits. Et si, malgré tout, d’aucuns tentent par certains comportements de vous réduire, ayez ce proverbe d’un auteur anonyme toujours en tête : Si les gens essaient de vous rabaisser, cela veut simplement dire que vous êtes au-dessus d’eux…
Le besoin de réalisation
C’est le stade ultime. Ce n’est qu’après avoir parfaitement intégré les quatre premiers étages de la pyramide que des opportunités pourront se manifester pour satisfaire ce besoin de réalisation inhérent à chacun d’entre nous. Gardons cependant à l’esprit que se réaliser ne consiste pas systématiquement à exercer une profession extraordinaire. Il est question de se sentir à sa place dans une activité. Mieux vaut un jardinier heureux qu’un ingénieur mal dans sa peau. La réalisation n’a rien à voir avec l’esprit de compétition et la position sociale. Elle relève plus de la passion que d’un métier. Sylvain a retrouvé paradoxalement le goût à son travail de magasinier dès lors qu’il s’est découvert une attirance pour le karaté, discipline qu’il enseigne aujourd’hui dans un club. Quant à Josiane, caissière dans la grande distribution, elle n’a jamais été aussi épanouie que depuis qu’elle a intégré une association bénévole auprès des sans-abris. Cette aspiration légitime s’apparente toujours à une transmission. Or, tout être humain a quelque chose à donner…
Bruno Jary
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