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Le développement personnel
dans Signes & sens
Albert Einstein s’est rendu célèbre grâce à sa théorie sur la relativité et à sa fameuse formule E = MC2. Dans une conférence intitulée « Dédramatiser la scolarité », enregistrée à Paris à l’occasion des Journées du Livre Psy, Philippe Eledjam, psychopédagogue, le cite en exemple, expliquant à son auditoire que ce génie fut un bien piètre élève ! De quoi apprendre d’emblée à relativiser certaines situations a priori négatives…
Le principe de réalité, cher à la psychanalyse, enseigne que rien dans l’existence humaine ne participe d’un absolu statique mais que tout est en constant mouvement. Voilà une très bonne nouvelle, surtout lorsqu'un pessimisme inhibant a tendance à envahir le quotidien. Si la discipline freudienne incite à faire le deuil du parfait bonheur, le malheur est logé naturellement à la même enseigne. D’où la possibilité de ne plus se laisser invalider par les idées noires…
Un juste équilibre
En mathématiques, un nombre entier relatif est, soit positif, soit négatif, par rapport à un centre symbolisé par le zéro. Pour qu’il perde sa positivité ou sa négativité, il suffit de lui adjoindre son opposé. Ainsi en est-il dans l’existence, un esprit résolument optimiste utilisant naturellement cette loi scientifique. Lors d’une perte d’emploi, par exemple, le chômeur retrouve un juste équilibre en allant chercher l’équivalent positif de sa situation (et il y en a toujours un !). Ce peut être une récupération de temps, d’énergie, une reconversion, etc… Sigmund Freud a d’ailleurs fait de ce processus le moteur de la cure psychanalytique. De leur côté, les techniques de Pensée positive doivent leur succès à cette prise de conscience essentielle.
Un outil à disposition : le langage
À la suite des travaux du linguiste Ferdinand de Saussure, le psychanalyste Jacques Lacan a admirablement mis à profit l’ambivalence, donc la relativité des messages véhiculés par le langage. Ainsi, un même son (signifiant) peut véhiculer plusieurs sens (signifié). Prenons un signifiant phonétique transcrit selon le code linguistique : [de.zɛs.pwaʁ]. Deux signifiés (sens) peuvent être évoqués par cette même vibration sonore, l’une positive, l’autre négative. Choisissez d’entendre « des espoirs » et des images enjouées vont naturellement jaillir. À l’inverse de « désespoir » qui suscite des représentations de tristesse. Votre oreille ayant entendu la même chose, seul votre psychisme a trié en positif ou en négatif. Amusez-vous à relativiser ainsi le langage et à jouer avec les mots (maux) à votre avantage !
Une bonne relation à soi-même
Albert Einstein – encore lui ! – avait décidément beaucoup d’humour. Tout le monde est un génie, affirmait-il, mais si vous jugez un poisson sur sa capacité à grimper à un arbre, il va passer toute sa vie à penser qu’il est stupide… Moralité : arrêtons de vouloir ressembler à ce que nous ne sommes pas. Dans son ouvrage « À la recherche du soi », Arnaud Desjardins, quant à lui, précise que le terme « relatif » veut dire « qui est en relation ». Il conseille donc : Voyez comment vous vous situez ; et ce mot « situez » lui-même implique la relation. Si je me situe ici, je ne me situe pas là. Comment vous situez-vous ? Quelle conscience avez-vous de vous-même ? Ainsi, apprendre à relativiser consiste, en tout premier lieu, à décider de vivre au plus près de soi. Autrement dit, pour lâcher prise il est indispensable d’admettre que vous ne pouvez pas changer votre entourage, pas plus que les évènements extérieurs. En revanche, le simple fait de ne plus déclencher votre imaginaire au niveau de scénarios catastrophes attirera des situations conformes à vos attentes les plus optimistes. De purs instants de bonheur à provoquer sans modération !
Céline Biraud
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