Envisager un nouveau départ professionnel devrait toujours être analysé sous l’angle d’un challenge positif, que le projet soit motivé par le libre choix de passer à autre chose ou qu’il soit le fruit d’une nécessité non réellement désirée à la suite d’un licenciement…
Pour mettre toutes les chances de son côté quant à la réussite d’une reconversion professionnelle, il s’agit de faire coïncider son nouveau métier avec ses aspirations profondes. Pour autant, il n’est pas question de tout plaquer sur un coup de tête si l’on a la chance de pouvoir encore conserver son emploi actuel, ni de désespérer si la reconversion souhaitée ne se réalise pas rapidement après avoir été licencié.
Un projet de l’ordre du désir
Dans l’élaboration d’un projet professionnel, la motivation est première. Vient ensuite la prise de conscience des compétences liées au nouveau job. Peut-être est-il nécessaire de passer par une période d’apprentissage ? À chacun de procéder à ce bilan comme il l’entend, soit dans le cadre du droit individuel à la formation (DIF), soit en s’évaluant soi-même. Quel que soit le désir, il est important de ne pas se laisser décourager par un entourage dubitatif. Ainsi, Valérie, ex-chef de projet dans une entreprise, a pu se reconvertir avec succès dans l’élevage de poulets à partir du moment où elle n’a plus tenu compte de la moue condescendante de certains de ses collègues de travail. Quant à Jean, enseignant sans réelle vocation, il n’a pas lésiné sur le fait de suivre une formation de sophrologue, activité qui le passionnait, tout en résistant aux pressions de sa famille qui voyait d’un mauvais œil que son rejeton abandonne le cocon douillet du fonctionnariat ; à l’obtention de son diplôme privé, Jean s’est essayé en exerçant à mi-temps sa nouvelle activité, puis a pu lâcher son ancienne profession en démissionnant, assuré qu’il ne se mettait pas en danger financièrement : son cabinet tourne aujourd’hui convenablement et, surtout, il s’est donné les moyens de trouver véritablement sa place.
Un processus de résilience
Plutôt que de se lamenter après un licenciement, la sagesse voudrait que ce temps d’inactivité sociale soit mis au service d’un réel changement. L’avantage par rapport à un salarié désirant changer de voie ? Vous n’avez rien à perdre ! Prenez ce temps pour rebondir en choisissant une formation qui vous tente. Vous pouvez également essayer de monter votre propre business. Pôle emploi, grâce à l’ACCRE (Aide au Chômeur Créant ou Reprenant une Entreprise) et à l’ARCE (Allocation D’aide au Retour à l’Emploi), peut vous verser, en tant qu’auto-entrepreneur, 45 % de la totalité de vos droits sous forme de capital. Si, au bout de cette période, le projet n’a pas fonctionné, vous retrouvez vos droits au chômage restants. À vous de faire en sorte que tel ne soit pas le cas ! Ancienne intérimaire dans l’agroalimentaire, Julie s’est découvert une passion pour la couture qu’elle pratiquait auparavant en dilettante. Sa période sans emploi, mise à profit pour monter un atelier de confection, a été une opportunité inattendue. Elle travaille maintenant à son compte. Son plus gros client ? Le théâtre d’une grande ville pour lequel elle réalise régulièrement des costumes de scène…
Didier Vallat