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Le développement personnel
dans Signes & sens
Je me ressource
à la chorale
de l’entreprise !
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Créer une chorale dans son entreprise, si c’est excellent pour la cohésion, c’est aussi l’occasion de se détendre. D’ailleurs, on compte en France plus de 35000 chanteurs amateurs…
Patrick est chef du service comptabilité mais aussi mélomane averti. Un seul petit inconvénient : il souffre quelquefois de bégaiements qui le mettent mal à l’aise. Pourtant, il lui arrive de fredonner à la pause-café et là, son handicap disparaît complètement…
Si on chantait ?
Un jour, Patrick entame la chanson de Julien Clerc, « Si on chantait ». À son grand étonnement, ses collègues, qui apprécient toujours ce moment, reprennent le refrain avec lui. Cela a suffi pour que la proposition fuse spontanément : C’est vrai, quoi ! Si on chantait ? Et si on montait une chorale ? Aussitôt un enthousiasme fébrile jaillit dans la salle. Pas moins de 12 personnes, 3 hommes et 9 femmes, sont prêts à se lancer dans l’aventure. Jean, siégeant au comité d’entreprise, propose de demander un local. Catherine émet l’idée d’une répétition de 13 heures à 14 heures, après le repas, deux fois par semaine. Patrick se charge du répertoire et Sylvie, qui joue un peu de guitare, sera l’accompagnatrice. Objectif : présenter un spectacle dans trois mois lors du sapin de Noël de la société ! Inutile de préciser que le comité d’entreprise met tout en œuvre pour que la chorale intitulée « Si on chantait » devienne réalité.
Ne pas se prendre au sérieux
La plus grande résistance est souvent de dire : J’aimerais bien faire partie d’une chorale mais je chante faux. Ce qui est totalement erroné lorsqu’il s’agit du chant en groupe ! En effet, plus il y a de monde dans un chœur, moins il y a de fausses notes. Explication de Christophe, professeur de musique : Lorsque vous écoutez un chant, ou même la Marseillaise chantée par une foule, il y a un phénomène d’osmose qui fait que l’ensemble est juste. Les inhibitions viennent souvent du fait qu’un enseignant ou toute autre personne faisant autorité a porté maladroitement un jugement qui a été « engrammé » de façon presque traumatique. Or, une chorale d’entreprise n’est pas un groupe de professionnels. L’ingrédient le plus important doit rester le plaisir de chanter ensemble… Des propos qui ont de quoi décider les plus réticents !
Pour aller plus loin
Certains, conquis, peuvent avoir envie d’aller plus loin et il se trouve souvent des opportunités et des talents qui peuvent se transmettre. C’est l’exemple de Cécile, responsable de la formation dans une Société d’assurances. Pianiste depuis l’enfance, choriste et chef de chœur depuis plus de dix ans, elle n’avait pas envie de créer une chorale dans sa boîte. J’avais peur du mélange des genres, dit-elle. Mais après l’avoir entendue chanter, quelques collègues réussirent à la convaincre. Depuis cinq ans, elle donne donc des cours deux heures par semaine à une trentaine de personnes.
Corinne Leroux
Les vertus du chant
Chanter, c’est prier deux fois, assurent les moines faisant allusion à la liturgie. Le chant ouvre le corps et le cœur. C’est de la parole sublimée, affirme pour sa part Philippe-Nicolas Mélot, professeur de chant, dans son ouvrage « Mettez du ki dans votre voix », publié aux Éditions Le Souffle d’Or. Il poursuit d’ailleurs : S’autoriser à chanter, c’est avant tout se réconcilier avec son enfant intérieur, cet enfant qui ne retient aucune de ses émotions, et qui est sans aucun jugement par rapport à lui, c’est-à-dire plein d’amour pour lui-même. S’autoriser à chanter, c’est finalement vouloir recréer l’unité en nous, et ce faisant recréer l’unité avec les autres, le monde, l’Univers… Martine, choriste amatrice, de confirmer : Après avoir chanté, je me sens à la fois plus énergique et plus adaptable…
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